Yoga et foi, la poule ou l’œuf ?
Yoga et foi, la poule ou l’œuf ?
Article rédigé d'après les échanges entre le Père Benoît et Sri Hanuman, qui ont eu lieu le 20 mai 2022 à La Roche du Theil (35)

Les religions et les pratiques spirituelles comme le yoga sont parfois opposées entre elles, notamment en se basant sur la considération que la foi religieuse est bâtie sur des croyances, alors que la pratique spirituelle repose sur des expériences et des ressentis.
La réalité est que cette opposition courante entre croyance et recherche de vérité est plus complexe qu'il n'y paraît, puisque la croyance (en une divinité ou en une Conscience) peut être le moteur de pratiques (comme en bhakti yoga), et que les pratiques peuvent amener à développer la foi intérieure.
Donc en fin de compte, foi et pratique spirituelle deviennent un peu comme la poule et l'œuf : difficile de dire laquelle est apparue en premier !
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Les croyances créent des séparations
Il est un fait que toute croyance, si utile soit elle pour structurer le mental, enferme dans une vision limitée de la réalité. Les croyances réfèrent en effet à des catégories mentales, qui limitent l'expérience du réel par les séparations qu'elles créent : séparation entre soi et son environnement (« je suis un corps, je suis un mental »), séparation entre les êtres (« je suis un employé, je suis un patron, je suis un indépendant, je suis un français, je suis un chrétien, je suis un yogi, etc »). En conséquence, les croyances sont des facteurs de séparations entre les hommes ; et les croyances religieuses ne font bien évidemment pas exception.
Mais au-delà des croyances religieuses, y aurait-il un ferment, une source universelle commune à toutes les religions : chrétienté, islam, bouddhisme, hindouisme, jainisme, taoisme, etc ? Cette source serait-elle différente de l'énergie qui anime les mystiques de toutes sortes (chamanes, yogis, mystiques chrétiens, soufis, etc) ? Si cette source capable de transcender les différences entre les religions et les cultures existe, comment peut-elle être définie ?
Si les chemins sont multiples, le moteur est un : il est appelé la foi
Les croyances sont la partie la plus visible, la plus extérieure et la plus clivante des religions. Mais si on plonge en profondeur dans une pratique religieuse, quelle qu'elle soit, en profondeur nous trouverons un noyau de conscience, un centre universel et profondément humain, qu'on appelle la foi. Au fond, toutes les religions reposent sur et sont l'expression de la foi, qui peut être définie comme l'expérience sans cesse renouvelée de la grâce.
La grâce est l'expression du contact avec sa propre source, et pour se relier à sa source les chemins sont multiples ; car cette source est, paradoxalement, à la fois singulière et universelle. Comme nous sommes son expression, nous sommes à la fois uniques (nos empreintes digitales, notre voix sont uniques, etc) et semblables (nous possédons tous un cerveau, cinq sens, un système locomoteur, etc).
Donc les chemins, les façons de contacter sa propre source, sont différents et multiples. Mais en même temps, pour pouvoir emprunter ces chemins il faut bien un moteur, une énergie qui nous pousse à essayer d'établir un contact notre source, avec cela qui transcende nos différences et notamment notre corps et notre mental, et ce moteur, c'est ce qu'on appelle la foi.
Les différentes expressions de la foi
Cette foi peut être comparée à une flamme qui illumine de l'intérieur, à une présence. Que cela soit conscient ou non, cette présence est basée sur la connaissance de sa véritable nature. Cette connaissance peut s'établir sur des fondements différents, notamment à travers :
- Le contact avec la nature : la foi peut résulter de la fusion avec les éléments de la nature, de la reconnaissance sa grandeur et du caractère profondément mystérieux et merveilleux des mécanismes qui permettent le miracle de la vie, ce miracle s'exprimant notamment à travers les fonctionnements de notre corps. Les différents cultes de la nature (chamaniques, tantriques, animistes, hindouiste, bouddhistes, shintoiste, taoistes) sont autant d'expressions de cette re-connaissance
- Le contact direct avec la transcendance : la foi peut résulter de la reconnaissance d'un principe qui transcende le mental, et donc la manifestation, appelée alors le Tao, la Conscience ou le Divin ; étant compris que « le Tao que l'on peut nommer n'est pas le Tao véritable ». Pour les adeptes, ce Principe infiniment subtil, au-delà des sensations, des mots et de la manifestation, cette Conscience originelle est le fondement et le sens de la manifestation
L'individu qui est animé par la foi, qu'il soit en recherche de fusion avec les éléments de la nature ou avec la Conscience, a besoin d'un support. Et ce support, c'est ce qu'on appelle une voie. Les voies de méditation, d'introspection, les voies contemplatives, sont donc des véhicules de la foi.
Les différentes voies sont donc le tronc commun de toutes les religions, et elles reposent toutes sur un socle qui est la foi.
La nécessité de pacifier le mental, voire de prendre refuge
Sur le chemin, la difficulté qui est rencontrée par le chercheur spirituel est le caractère changeant du mental : force est de constater que nous sommes sans cesse ballotés par les mouvements perpétuels de notre mental. Mais en réalité, l'espace central autour duquel toutes ces fluctuations ont lieu est ce qu'on appelle la paix. La prise de conscience de ce point central est fondamentale, et elle passe nécessairement par l'arrêt des fluctuations perpétuelles du mental. Si la rencontre avec ce qui est appelé le Divin, l'Absolu ou la Conscience doit se faire, elle passe donc par la pacification du mental.
Voyons d'un peu plus prêt en quoi consistent ces fluctuations du mental.
Le caractère changeant du mental s'exprime notamment dans l'alternance quotidienne des cycles naturels de veille, de sommeil avec rêves et de sommeil profond :
- Pendant la journée, nous avons notre conscience des activités du quotidien : nous habitons (plus ou moins) notre corps et nous vaquons à nos occupations quotidiennes.
- La nuit, il y a un oubli à l'activité physique des devoirs quotidiens. Pendant la phase de sommeil paradoxal, on rêve. Et dans les rêves, la grande liberté dans laquelle l'inconscient peut s'exprimer.
- Le sommeil profond, où l'individu s'est littéralement oublié à lui-même puisqu'il n'y a plus de mémoire, est une phase de non information du mental
Comme nous nous reconnaissons chaque matin dans le miroir, il existe quelque chose qui unit, ce qui stabilise ces trois natures. Est-ce-que cela peut être du domaine de l'activité de veille, de rêves ou de sommeil profond du mental ?
- Ce qui est fait pendant la journée est un passage, qui n'aura pas de durée puisqu'un jour il faudra quitter ce corps avec toutes ses fonctions
- Le rêve est une dissipation du mental, un scénario que l'individu se projette à lui-même, avec plus de liberté que pendant la journée mais qui reste assujetti à l'histoire personnelle, qui ne dure pas non plus
- Le sommeil profond est l'état de paix immanente, où il n'y a plus d'accroche à quoi que ce soit
Notre nature véritable est le trait d'union entre ces trois états. Où peut-on la contacter ?
- Dans l'état de veille, nous oublions malheureusement très facilement cette dimension de nous-mêmes, qui est la paix ou l'union absolue. En conséquence, si un individu cherche, à travers ses activités quotidiennes qui dispersent son mental, la vérité et l'union, il sera toujours dans une forme de conflit
- De la même façon, le propre des rêves étant d'en créer toujours plus, chercher la clarté au milieu de l'imaginaire semble bien hasardeux
- La troisième voie est la voie du silence, de l'approche intérieure, qui consiste à s'alléger de tout ce qui encombre le mental pour y voir clair et permettre la rencontre avec la vérité, aussi appelée amour ou divin, et qui est au-delà du mental
Donc le cheminement consiste à revenir sans arrêt à la pacification du mental, à faire des pauses pour permettre au mental de décanter ; cela permet de voir plus clair, voire de trouver la paix.
Mais l'existence étant ce qu'elle est, l'effort de pacification du mental doit être renouvelé sans cesse, à l'image de Sysiphe et de son rocher : car quoi que nous fassions, de nouvelles sollicitations apparaissent dans l’espace mental, qu'elles soient liés à la vie quotidienne ou qu'elles émergent du passé.
Le constat qu’il faille sans cesse pousser son rocher pour qu'il roule de l'autre côté de la montagne peut être bien décourageant.
Aussi, les religions et les spiritualités ont eu l'idée géniale de proposer une porte de sortie, la prise de refuge (dans Ishvara Pranidhanani, en Dieu), qui permet de se libérer immédiatement et totalement de l'emprise des conditionnements, en les remettant à la miséricorde divine (ou aux pieds du gourou). Et donc si on pousse la réflexion un peu plus loin, on réalise que le but du Yoga n'est pas tant d'améliorer son quotidien que d'aider les autres à porter leur fardeau, d'alléger les existences de ses semblables en les aidant à se libérer de leurs souffrances, de leur identification au mental.
Conclusion
En résumé, toutes les voies reposent sur la foi et toutes les voies pointent vers un seul fait : la véritable nature de l'être humain est divine. Et dans le même temps, nous sommes tous des individus séparés, nous avons des cultures, des chemins de vie différents.
L'amour, c'est cette rencontre de soi et entre les individus, dépouillée de toutes les différences, dépouillée de toute forme de langage, c'est la rencontre du divin avec le divin.
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https://youtu.be/9NO4JnbFt2A
L'union fait la force
L'union fait la force, tant au niveau collectif qu'individuel
Il est entendu qu’au niveau d’un groupe, l’union fait la force.
C’est à dire qu’un grand nombre d’individus poursuivant un objectif donné a plus de puissance qu’un nombre plus faible d’individus, poursuivant ce même objectif (ou un autre).
Or, la science moderne nous apprend que notre cerveau est constitué d’un grand nombre d’entités, appelé neurones.
D’après la science yoguique, les groupes de neurones obéissent aux mêmes lois que les groupes d’individus.
C’est-à-dire que par le processus de l’attention, un nombre important de neurones est focalisé dans une direction, ce qui confère une grande puissance à l’esprit.
A contrario, lorsque l’attention est dispersée, les neurones ne peuvent pas se synchroniser et l’esprit est beaucoup moins puissant.
L’esprit humain peut fonctionner sur deux modes différents
- Soit l'attention est dispersée : l’esprit est comme une lampe à incandescence, qui diffuse sa lumière dans toutes les directions de l’espace : son rayonnement ne va pas loin. Lorsque l’attention est dispersée, l’esprit passe sans cesse d’un objet à un autre, selon celui qui va capturer son attention : un objet A, puis un objet B, puis un objet C, etc
- Soit l'attention est focalisée : l’esprit est comme un faisceau laser, dont toute la puissance est dirigée dans une direction précise, vers un objet de focalisation donné : la lumière d’un laser peut couper du métal. L’esprit est focalisé sur son objet d’attention, la respiration ou le son par exemple, et il ne le quitte pas. Lorsque d’autres stimulations se présentent, elles sont perçues mais elles n’affectent pas la focalisation pour autant.
Lorsque l’attention est dispersée, non seulement l’esprit n’est pas au maximum de ses facultés, mais en plus un nombre important de stimulations va causer du stress, de la fatigue et de la confusion mentale (en particulier avec les sollicitations des téléphones et les ordinateurs : notifications, mails, messages, etc).
Lorsque l’attention est focalisée suffisamment longtemps (en général une vingtaine de minutes), il devient plus facile la maintenir sur son objet de focalisation. La science yoguique parle alors d’état de méditation, dans lequel l’attention est fixée sur l’objet de focalisation sans effort.
Par la pratique répétée de la méditation, l’esprit devient de plus en plus puissant et apte à traverser les tourments de l’existence sans être dévié de son axe central, qui est la paix.
Pour apprendre à méditer avec les sons, participez à un stage ou à une formation au Yoga du Son.
Samadhi, un esprit apaisé
Le saviez-vous ?
Yoga est Samadhi, un esprit apaisé
Le mot samadhi est un terme très général, qui signifie un « esprit » (dhi) « établi » ou « apaisé » (samâ). Cet état est la réalisation du Yoga.
Il existe différents niveaux de samadhi, et l’expérience parfait de l’illimité n’est en fait que l’état le plus raffiné des états apaisés.
Même les états les plus superficiels de samadhi, dont on fait d’abord l’expérience, procurent un très profond repos au système nerveux tout entier, en neutralisant les tensions et les stress accumulés.
Pendant que le corps fait l’expérience de ce repos profond, l’esprit est immergé dans le silence
Le contact régulier avec cet état de repos rend le système nerveux plus sain, l’esprit plus calme et clair, et la vie plus harmonieuse.
Ces conditions sont à leur tour propices à une expérience plus profonde du samadhi.
Par la pratique régulière de la méditation, on est amené à goûter un silence intérieur toujours plus profond, qui culmine avec l’expérience de ce repos qui caractérise le Soi, cette immensité dans laquelle toute activité cesse.
Conscientiser son souffle permet d'apaiser puissamment son esprit
Le chemin le plus direct pour nous affranchir des limites du monde d’illusions dans lequel nous avons l’habitude de nous enfermer est la prise de conscience du souffle.
Se concentrer sur la respiration et la ralentir progressivement, au point qu’elle devienne quasiment imperceptible, est une façon puissante de s'affranchir des limites de l'égo et d’entrer en contact avec sa dimension infiniment paisible.
Pour vous établir dans la paix, avec Sri Hanuman, nous vous offrons la pratique suivante :
https://youtu.be/8wqDBLR4sis
Si vous souhaitez approfondir ces pratiques, vous serez sûrement intéressé-e par un stage ou par le cycle de Yoga du Son et thérapie sonore
Tout savoir sur la méditation avec les sons
Les bienfaits de la méditation sont aujourd’hui largement reconnus : diminution du stress, meilleure gestion des émotions, meilleur sommeil, meilleure concentration, diminution des mécanismes inflammatoires et amplification des processus d’auto-guérison physiques et psychiques, diminution des douleurs, plus de créativité, plus de présence à soi et à son environnement, moins de pensées automatiques, esprit plus clair, meilleure qualité de vie, etc
Depuis longtemps et dans toutes les traditions (tradition = ce qui se transmet !), le son a été et est encore un support primordial pour cultiver l’état de méditation, et ainsi transcender le mental : notamment à travers les prières, les récitations de mantras et les chants sacrés.
Cela dit, le terme « méditation » recouvre des réalités très différentes, depuis la réflexion intense sur une question jusqu’au silence absolu du mental dans un endroit reculé du monde, en passant par la conscience des ressentis corporels.
Afin de clarifier le sens du mot « méditation », partons de son origine à savoir le mot "Dhyana", qui est décrit dans le Yoga Sûtra de Patanjali, un des textes de référence du Yoga depuis environ deux mille ans.
La définition traditionnelle de l'état de méditation est un mental concentré et paisible
D’après le Yoga Sûtra, les pratiques corporelles (asanas) et respiratoires (pranayama) amènent progressivement à :
- L’intériorisation (Pratyahara), c’est-à-dire un retournement de l’attention vers l’intérieur de soi
- La concentration (Dharana) sur un objet, qui demande un certain effort pour être maintenue
- La méditation (Dhyana), dans laquelle l’attention est maintenue sans effort sur l’objet de la concentration
- L’absorption (Samadhi) du mental dans l’objet de la concentration, ce qui conduit à la connaissance de la nature profonde de cet objet, qui est pure Conscience
Dans l'état de méditation, le mental est donc à la fois concentré et paisible.
La méditation avec les sons est depuis toujours la voie royale pour apaiser le mental
Pour concentrer le mental et entrer en contemplation, il faut focaliser toute son attention vers un objet. Cet objet peut être de différentes natures, depuis certaines zones du corps jusqu’à la notion de paix, en passant par la flamme d’une bougie.
Dans la pratique du Yoga du Son, l’objet de la concentration et de la contemplation est le son, dont la nature profonde est le Naad, le son originel ou primordial dont l’expression est le fameux mantra AUM.
Les sons et les mantras sont des supports particulièrement puissants pour apaiser le mental. En effet, on ne peut pas chanter et penser en même temps, car le chant et la pensée sont basée sur le même processus de formulation de vibrations sonores. Donc la production et l'écoute des sons coupe à sa base le mécanisme de production des pensées automatiques, ce qui amène naturellement le mental à s'apaiser profondément.
Par la pratique attentive et maintenue une certaine durée, le chant de mantra peut amener le mental à s’absorber dans ces vibrations : il se produit alors un arrêt du mental ordinaire. Et là, la grâce peut être au rendez-vous.
Mais comme nous avons l’habitude de laisser libre cours à nos pensées automatiques, et que nous nous laissons généralement « embarquer » par nos préoccupations, il est souvent nécessaire de pratiquer pendant un temps, allant de quelques heures à quelques jours, pour contacter cette grâce. Et pour s’y établir, une pratique régulière est nécessaire pendant plusieurs années.
C’est pourquoi nous avons la joie de proposer des journées de pratique et de formation et des stages de Yoga du Son, pour vraiment entrer dans la Paix du mental et la Joie profondes que les mantras ont à offrir.
Y'a d'la joie, partout y'a d'la Joie
« Une joie claire et calme du mental, la douceur, le silence, la maîtrise de soi, l’entière purification du tempérament – telle est l’ascèse du mental » Shri Aurobindo
Le mot "joie" désigne des sentiments, des émotions et des sensations tellement variés, que l'on peut s'étonner qu’il n’existe pas plus de mots pour les décrire.
En particulier, nous pouvons distinguer deux formes de joies, distinctes de par leur source, extérieure et intérieure, et que pour différencier nous pouvons écrire respectivement « joie » extérieure et « Joie » intérieure :
- La joie qui vient des circonstances extérieures est passagère et conjoncturelle : par définition, elle ne dure pas dans le temps. Lorsque cette joie est accompagnée par de l’attachement, elle peut même devenir une source de souffrance. En particulier, la recherche de la joie à travers la reproduction des circonstances qui ont l’ont révélée est la base des mécanismes d’addictions (aux drogues, aux écrans, etc)
v - La Joie qui vient de l’intérieur, des tréfonds de l’être, n’a en réalité ni commencement ni fin. C’est la Joie d’un esprit apaisé, conscient d’être vivant et conscient du miracle de la vie, une Joie simple et sans raison apparente, qui est aussi une résonance profonde d’un Univers amoureux de lui-même, le jeu d’un musicien des harmonies particulières et universelles
La joie et la Joie sont toutes deux des expressions de la Vie, elles sont positivement contagieuses, et il n’y en pas une qui soit meilleure que l’autre.
L’essentiel est le discernement. En réalité, selon notre état intérieur, un même phénomène peut nous amener à contacter la joie, ce qui est formidable (à condition de ne pas s’y attacher), et aussi à la Joie, qui est notre source de jouvence.
Pour différencier les deux, notons que la Joie résulte de l’apaisement du mental, et qu’elle est libre de toute forme d’attachement. Le contact avec la Joie est donc renforcé par la pacification du mental, c’est-à-dire par la méditation. Les pensées, paroles et les actions qui émanent de cette Joie ont une saveur toute particulière.
Nourrir la Paix
En cette période de rentrée, caractérisée par une certaine effervescence et aussi par des incertitudes inédites pour les semaines à venir, rappelons-nous ces vérités essentielles :
- Pour vivre en harmonie en soi et avec les autres, il est essentiel d'acquérir et de conserver la paix intérieure, la paix de son cœur
- Quand bien même une vaste palette d'émotions nous traverse, ce qui est inévitable, nous pouvons toujours nous relier à notre paix intérieure
La paix des cœurs est la condition de la paix extérieure
Pour contacter et se maintenir dans la paix intérieure, il n'est pas question de se refermer sur soi (même si dans un premier temps il peut être salutaire d'éteindre certaines sources d'informations, voire de prendre des vacances), mais au contraire d'agir dans le monde. Et d'agir, non pas dans un esprit d’inquiétude, d’agitation, d’empressement excessif qui est trop souvent le nôtre, mais sous l’impulsion d’une énergie douce et paisible.
Car la paix intérieure est le corollaire nécessaire d’un cœur ouvert, d'une sensibilité éveillée et d’une compassion authentique. Seule la paix du cœur libère de l'idée du "je" en tant qu'entité séparée, augmente notre sensibilité à l’autre et nous rend vraiment disponibles.
En réalité, seuls ceux qui jouissent de cette paix intérieure peuvent aider efficacement les autres : Comment communiquer la paix aux autres, si je ne l’ai pas ? Comment y aura-t-il la paix dans les familles, les sociétés, les personnes, s’il n’y a pas d’abord la paix dans les cœurs ?
L’acquisition et la conservation de la paix intérieure devraient donc être considérées comme une priorité, en particulier pour celles et ceux qui sont amenés à accompagner d'autres personnes. Faute de quoi, on ne fera trop souvent que communiquer ses propres inquiétudes et agitations.
La paix est notre nature profonde ; elle est contactée dans l'état de méditation
Par ailleurs, si nous cherchons la paix « comme le monde la donne », si nous attendons notre paix des raisons du monde, des motivations couramment admises pour lesquelles on peut être en paix (parce que tout va bien, que nous n’avons pas de contrariété, que nos désirs sont satisfaits etc), il est sûr que nous ne serons jamais en paix, ou que notre paix sera extrêmement fragile et de courte durée.
En fait, la raison essentielle en vertu de laquelle nous pouvons toujours être en paix ne vient pas du monde extérieur. La paix vient de notre intériorité, de notre source, dans laquelle nous nous immergeons chaque nuit pendant le sommeil profond ainsi que dans l'état de méditation.
La paix est donc notre nature profonde. Pour retrouver et s'établir durablement en elle, il faut et il suffit d'orienter notre volonté intime entièrement vers elle, et ainsi de retrouver une confiance inébranlable en la Vie.
L'art de discerner le "je" du "Soi"
Pour certains experts, le terme "Yoga" est aujourd'hui le terme sanskrit à la fois le plus utilisé et le plus mal compris au monde.
De fait, la désignation "Yoga" a beaucoup de significations et d'expressions différentes :
Ce terme désigne à la fois un art de vivre, une science, une philosophie et des pratiques, qui vont des pratiques corporelles et de concentration à l'action désintéressée, en passant par la dévotion et la connaissance pure.
Pour définir le Yoga, tâchons de trouver un dénominateur commun à toutes ces démarches désignées sous le même terme "Yoga".
Un état paisible est l'alpha et l'oméga du Yoga
Comme point de départ pour définir ce qu'est le "Yoga", prenons à la définition classique proposée par Patañjali : "le Yoga est l'art de pacifier son mental".
L'expérience montre que lorsque le mental s'apaise, il s'opère une distanciation entre le "je", le mental que nous sommes ordinairement, et cela qui observe le mental et que nous appellerons le "Soi".
Ce "Soi" est notre essence et notre ressource la plus précieuse. Il est le support de ce qui agit pendant le sommeil profond. Chaque matin, nous pouvons constater que le fait de s'abandonner au "Soi" pendant la nuit apporte la santé, la sérénité et la clarté de l'esprit.
Le discernement entre le "je" le "Soi" résulte de la paix du mental
L'art du Yoga, qui entre autres signifie Union, consiste à relier le "je", notre conscience active pendant l'état de veille, au "Soi", le mystère qui réside au cœur de notre sommeil.
Ce mystère, le Yoga l'appelle Sat-Chit-Ananda, traduit littéralement par Être-Conscience-Béatitude.
La pratique assidue du Yoga amène progressivement la présence du "Soi", de Sat-Chit-Ananda, jusque dans l'état de veille. En effet, dans l'état de méditation, le "je" contacte le "Soi", et cette relation est de plus en plus forte à mesure que la méditation s'approfondit. Jusqu'à la réalisation du "Soi", de la paix profonde inhérente au sommeil profond, afin que le "Soi" puisse nourrir tous les aspects de son existence.
Pour ne pas oublier que fondamentalement nous sommes cette paix et cette joie profonde, les yoguis conseillent de se rappeler régulièrement que nous sommes cela, que nous sommes un "Soi" ou le "Soi". Une façon de le faire est de réciter un mantra comme Aum Shantih, qui peut se traduire comme "la paix infinie qui réside au fond de chaque être".
Aum Shantih
S'établir durablement dans un espace heureux
Comme chacun sait, nous avons tous en nous des parties que nous ne connaissons pas ; et chaque jour, celles-ci prennent à notre insu certaines décisions qui ne sont pas toujours très heureuses...
Mais cela n'est pas inéluctable. Selon le Yoga, il est possible non seulement de mettre de la conscience sur ces programmes mentaux, mais aussi de reprogrammer son mental et même, de le dépasser.
Nos programmes mentaux et leurs effets indésirables
Les sciences et l’histoire nous éclairent sur le contenu de nos programmes mentaux inconscients : ceux-ci sont le fruit de l’évolution de l’humanité à travers le temps. Jusqu’à aujourd’hui, l’histoire des êtres humains a principalement été une lutte pour la survie, dans un environnement relativement hostile.
Nos inconscients ont mémorisé toutes ces informations, qui sont stockées sous la forme d’émotions réflexes comme la peur, la colère ou encore le dégoût. Ces émotions commandent une grande partie de nos pensées, de nos émotions, et donc, de nos actions.
Nous pouvons constater, au niveau local comme au niveau mondial, les conséquences de vivre en laissant ces programmes mentaux diriger nos vies. Cela se traduit automatiquement par de la violence, des luttes de pouvoirs à tous les niveaux qui mènent à des conflits, des guerres, et également à une consommation frénétique qui divise les hommes et qui abîme la nature.
Si nous voulons que les choses changent, qu’il y ait plus de paix entre les humains, plus de compréhension, plus d’amour dans nos vies, il n’y a qu’une seule solution : y mettre davantage de Conscience.
Conscientiser ses programmes mentaux et ne plus les subir
En tant qu’êtres humains, nous avons la possibilité de devenir conscients de tous nos programmes mentaux générateurs de violence, de peurs, de colères, et des réflexes inconscients qui ne sont plus adaptés au monde dans lequel nous vivons aujourd’hui.
Devenir Conscient, c’est donc tout d’abord faire connaissance avec soi-même. Comprendre le fonctionnement de sa pensée, de son psychisme et de son corps.
Cette exploration peut se faire seul ou à l'aide de proches connaissances, comme un aventurier qui découvre un continent. Cette démarche courageuse risque néanmoins d’être longue, frustrante, voire décourageante. Car le mental a plus d'un tour dans son sac !
Choisir de s'appuyer sur des traditions millénaires est à priori moins aléatoire. A priori, car il existe de nombreux guides auto-proclamés et que dans le domaine de la spiritualité comme dans tout autre, il n'est pas toujours facile de discerner le bon grain de l'ivraie.
Cela dit, nous pouvons faire confiance aux successions d'êtres qui ont œuvré leurs vies durant pour la Conscience. Ces êtres ont dédié leurs vies à comprendre le fonctionnement de l'être humain, et ils ont généreusement légué en héritage des systèmes et des pratiques pour aider chacun d'entre nous aujourd'hui et demain.
S'établir durablement dans un espace heureux
Toutes les démarches spirituelles amènent à faire ce constat : l’être humain est plus que ses conditionnements. Nous sommes donc plus que notre corps physique, nos émotions et nos pensées.
Essentiellement, chaque être humain est un être de Conscience, doué d’intuition et capable de compréhension extrêmement profonde.
Pour se réaliser dans cette dimension de Conscience, qui se manifeste sous les formes de la créativité, de la compassion et du bonheur, il faut donc aller au-delà des conditionnements et en particulier du mental.
Or le Yoga nous apprend qu’entre chaque pensée, il existe un espace vide de pensée, mais que dans l’état de veille, nous ne percevons pas cet espace : car tout comme les images d’un film donnent l’impression de la continuité, la succession rapide des pensées donne l’illusion de la continuité.
En réalité, les pensées sont donc discontinues. Pour se placer au niveau de la Conscience, il faut donc se placer dans cet espace qui existe entre les pensées, et qui est celui de l’état de méditation. Cet espace est une source intarissable de tranquillité, de joie et de régénération.
Pendant le sommeil profond, notre conscience plonge spontanément dans un espace non mental, d’où les bienfaits ressentis au réveil. Mais il est possible d’apprendre à faire cela, tout en demeurant vigilant : tout d’abord pendant une pratique, puis au quotidien, puis d’y établir sa conscience. Car cet espace est ce que nous sommes essentiellement, il est notre nature profonde, témoin jamais affecté par les sensations, les émotions et les pensées.
Joie, paix, harmonie, Conscience
Méditation, Yoga : y voir plus clair
À l'ère des appareils numériques, des ordinateurs, des médias sociaux et des horaires chargés, le calme que vous éprouvez pendant la méditation est plus précieux que jamais. Le rythme de la vie s'est accéléré, et chaque jour, vous êtes bombardé avec plus d'information et de stimulation que vos ancêtres pendant toute leur vie.Lire la suite
Le Yoga commence là où les distractions s’arrêtent
Le Yoga, c’est l’arrêt des perturbations mentales.
La première fois que j’ai lu cette phrase, je ne l’ai pas comprise.
Aujourd’hui, à la lumière de ma courte expérience du Yoga, je vous livre mon interprétation qui je l’espère nourrira votre réflexion.Lire la suite