La Respiration Physiologique : Retrouver le Souffle Naturel
Retrouver le souffle naturel, c’est renouer avec la force de Vie qui anime chaque posture et chaque instant.
Le souffle, ce fil de vie invisible
Quinze fois par minute, sans même y penser, nous accomplissons le geste le plus vital qui soit : respirer. Ce mouvement simple et automatique est pourtant bien plus qu'un simple échange gazeux. C'est la manifestation du prâna, cette énergie vitale qui anime chaque cellule de notre corps.
Mais voilà le paradoxe : alors que nous respirons depuis notre premier cri, la plupart d'entre nous ont oublié comment respirer naturellement. Notre souffle s'est figé, coincé entre les tensions du corps et les turbulences de l'esprit.
Qu'est-ce que la respiration physiologique ?

La respiration physiologique, c'est tout simplement la manière dont un corps en bonne santé respire naturellement, sans effort ni contrainte. C'est le souffle d'un enfant qui dort paisiblement, d'un chat au repos, d'un arbre qui ondule doucement dans le vent.
Elle se reconnaît à six signes simples :
- Le diaphragme bouge librement, descendant à l'inspiration, remontant à l'expiration
- Le ventre et le thorax collaborent harmonieusement, sans opposition ni rigidité
- Le rythme est calme et régulier, s'adaptant naturellement aux besoins du moment
- La posture soutient le souffle, avec un bassin vivant et une colonne mobile
- La respiration est nasale
- Le silence règne : pas de bruit, pas de tension, juste un mouvement fluide et économe
À l'inverse, quand le corps est tendu ou la posture déséquilibrée, le souffle devient court, haut, saccadé. On respire alors avec compensations, mobilisant excessivement les épaules et le cou. Cela est épuisant, oppressant et anxiogène.
Le fil de soie : l'approche juste du souffle
Patanjali, dans les Yoga Sutras, nous rappelle une vérité essentielle : Asana précède Pranayama. Autrement dit, avant de chercher à contrôler le souffle par des techniques sophistiquées, il faut d'abord établir une posture juste.
Approcher le souffle demande la délicatesse de celui qui tire un fil de soie : trop de force et il se brise, trop de lâcheté et il s'échappe. Il faut le sentir, pas le saisir.
Cette sagesse ancienne trouve aujourd'hui une confirmation scientifique : tant que la respiration physiologique n'est pas installée, les pratiques de pranayama forcées peuvent être non seulement inefficaces, mais carrément dangereuses.
Les pièges des pratiques en force
Certaines pratiques respiratoires et sonores ont des effets importants sur le mental (engendrer des états dits modifiés de conscience qui peuvent faire penser à l'extase mystique). Mais lorsqu'elles sont pratiquées sans conscience du corps et du souffle, celles-ci sont dangereuses à cause des contraintes importantes qu'elles opèrent sur le si délicat geste respiratoire. Citons notamment les pratiques suivantes :
- Hyperventilations (bhastrika forcé, chants rapides)
- Hypoventilations (expirations prolongées de manière contrainte)
- Suspensions de souffle imposées (respirations comptées, cohérence cardiaque imposée)
Ces techniques, bien qu'elles puissent procurer un bien-être immédiat et apparemment profond, engendrent à terme des déséquilibres voire des pathologies (dissociation, asthme, troubles cardiaques, etc). Elles sont à éviter absolument pour les débutants.
Les pratiques douces pour explorer le souffle
 Heureusement, il existe de nombreuses façons d'explorer le souffle en douceur :
Heureusement, il existe de nombreuses façons d'explorer le souffle en douceur :
- Bâiller (oui, c'est déjà du yoga !)
- Respirer avec le sourire
- Humer un parfum en inspirant profondément
- L'inspiration en escalier
- Les sons dans les postures
- Le kapalabhati lent
- Les visualisations de trajets du souffle
- La respiration alternée (nadi shodhana)
Ces pratiques respectent les rythmes naturels du corps et préparent progressivement à des techniques plus avancées.
Le souffle et la voix : votre chant intérieur

Le souffle est notre chant intérieur. Dans les pratiques chantées conscientes, il s'exprime pleinement : la voix prend sa source dans l'inspiration et se révèle dans l'expiration.
Quand elles sont pratiquées avec conscience et respect du corps, les pratiques chantées harmonisent le souffle et apaisent l'esprit, favorisant un retour bienfaisant à la respiration physiologique.
La justesse de la pratique réside dans la présence au souffle, même au cœur des états d’absorption les plus profonds.
Votre corps, cette cathédrale vivante
Pour comprendre la respiration physiologique, il faut voir le corps comme une architecture vivante, où tout est relié.
Les cinq voûtes du souffle

Imaginez votre corps comme une cathédrale. Du sol au sommet, cinq voûtes se répondent et permettent au souffle de circuler :
1. Les voûtes plantaires : vos fondations. Des pieds bien ancrés, toniques et souples, permettent à toute la structure de s'élever.
2. Le plancher pelvien : la première voûte interne. Comme un trampoline, il descend légèrement à l'inspiration et remonte à l'expiration, en synergie avec le diaphragme.
3. Le diaphragme : la grande voûte centrale, le cœur même du geste respiratoire. Ce muscle puissant sépare le thorax de l'abdomen et orchestre chaque respiration.
4. Le voile du palais : la voûte qui module le passage de l'air et participe à la résonance vocale. Un voile équilibré permet au souffle de résonner dans tout le visage.
5. La voûte crânienne : le dôme ultime, qui reçoit et redistribue les vibrations internes du souffle.
Si une seule de ces voûtes s'affaisse ou se rigidifie, c'est tout l'édifice qui doit compenser. C'est pourquoi travailler la posture n'est pas accessoire : c'est le fondement même d'une bonne respiration et d'une voix habitée.
Le bassin : clé de voûte de la respiration
« Un bassin libre, un souffle qui s'élève. »
Parmi tous les éléments posturaux, la position du bassin joue un rôle absolument central.
L'antéversion : libérer la colonne d'air
 L'antéversion du bassin (pubis vers le sol, bas du dos cambré) libère littéralement la colonne d'air, du périnée jusqu'au sommet du crâne.
L'antéversion du bassin (pubis vers le sol, bas du dos cambré) libère littéralement la colonne d'air, du périnée jusqu'au sommet du crâne.
Cette position :
- Permet au diaphragme de descendre librement
- Crée une synergie entre le plancher pelvien et le diaphragme
- Place correctement toutes les courbures vertébrales
- Place correctement la tête
- Libère la respiration et la résonance vocale
La métaphore de la maison aide à comprendre : si le souffle est une maison, le bassin et le périnée sont les fondations. Sans fondations solides, tout l'édifice se dérègle.
À l'inverse, quand le bassin est en rétroversion (bassin enroulé, bas du dos plat), le diaphragme est freiné, la pression abdominale augmente, et la respiration devient haute et superficielle. Le cœur doit alors compenser en travaillant excessivement.
La colonne vertébrale : quand la structure respire
« Quand la colonne respire, le souffle circule. »

La colonne vertébrale n'est pas une tige rigide : elle est souple et courbée, conçue pour absorber les contraintes, maintenir l'équilibre et accompagner le mouvement respiratoire.
Ses courbures physiologiques — lombaire, dorsale et cervicale — participent directement à la qualité et à la liberté du souffle.
Dans la respiration physiologique, la région lombaire s'étire à chaque inspiration. À chaque expiration, la région dorsale s'étire. Le souffle est donc aussi une onde vertébrale, qui se propage du bassin à la nuque.
Quand les courbures se figent (cyphose accentuée, hyperlordose, scoliose, tensions cervicales), la respiration perd sa fluidité et devient compensatrice. C'est pourquoi les pratiques de yoga postural ostéopathique travaillent spécifiquement à :
- Reformer les courbures physiologiques
- Libérer la mobilité vertébrale
- Ouvrir la cage thoracique
- Permettre la libre circulation du souffle
La cage thoracique : un accordéon vivant
« Une cage souple, un souffle vivant. »

La cage thoracique n'est pas une armure rigide. C'est un système élastique qui doit pouvoir s'expandre dans toutes les directions, comme un ballon de baudruche.
Cette élasticité dépend de :
- La souplesse des côtes et des articulations costo-vertébrales
- La flexibilité musculaire (intercostaux, diaphragme, muscles du dos)
- Du bon fonctionnement des fascias et cartilages
Avec l'âge, la sédentarité ou le stress, la cage thoracique se rigidifie. C'est comme un accordéon qu'on ne peut plus ouvrir : la musique du souffle se bloque.
Le diaphragme ne peut pas lutter seul contre l'affaissement des côtes. C'est pourquoi il est essentiel de développer l'extension dorsale et la mobilité thoracique, avant tout entraînement respiratoire.
Par où commencer ?
Si vous souhaitez retrouver une respiration physiologique, voici la progression à suivre :
1. Observez votre respiration actuelle
Sans jugement, prenez simplement conscience de la manière dont vous respirez au quotidien. Est-elle haute ? Courte ? Saccadée ? Silencieuse ?
2. Travaillez votre posture
- Explorez la bascule du bassin
- Pratiquez les extensions dorsales douces (couverture en accordéon, bolster, hérisson)
- Mobilisez votre colonne vertébrale
- Libérez votre ceinture scapulaire
- Créez de l'espace, de la mobilité, de la tonicité dans tout votre corps
3. Alignez vos voûtes
Apprenez à aligner votre structure, des pieds jusqu'à votre crâne.
4. Explorez le souffle avec douceur
Bâillez, souriez en respirant, humez des parfums, émettez des sons dans les postures. Laissez le souffle vous guider plutôt que de chercher à le contrôler.
5. Soyez patient
La respiration physiologique ne se retrouve pas en un jour. C'est un chemin de conscience et de réapprentissage qui demande du temps et de la régularité.
Respirer, c'est vivre pleinement
« Respire des pieds jusqu'au crâne, et ton souffle deviendra une arche de lumière. »
La respiration physiologique n'est pas une technique de plus à ajouter à votre liste. C'est un retour à la nature profonde de votre corps, à sa sagesse innée.
Quand le souffle circule librement des pieds au sommet du crâne, c'est tout votre être qui s'harmonise :
- Le corps s'oxygène pleinement
- Le mental trouve la clarté
- L'esprit accède à la paix intérieure
Car de la qualité de notre respiration dépendent non seulement notre santé physique, mais aussi notre équilibre émotionnel et notre clarté d'esprit.
Alors, respirez. Simplement, naturellement, pleinement. C'est déjà du yoga.
Cet article est tiré de nos formations en Yoga du Son intégral. Pour aller plus loin dans votre pratique, rejoignez-nous lors de nos prochains stages ou consultez notre programme de formation.
Le Yoga à la Croisée des Chemins
Quand la Modernisation Questionne l'Authenticité
Le yoga connaît aujourd'hui un succès planétaire sans précédent. Pourtant, derrière cette popularité se cachent des transformations profondes qui interrogent l'essence même de cette pratique millénaire.
De son ouverture à l'Occident au début du 20ème siècle à l'explosion des formations express d'aujourd'hui, le yoga a-t-il perdu son âme en gagnant le monde ?
La Question de la Transmission Authentique

Tout d'abord, il faut comprendre ce que signifie réellement le mot Yoga : c'est l'Union, la reliance avec la dimension profonde de notre être. Cette voie traditionnelle s'inscrit depuis des millénaires dans la Guru-Shishya parampara, c'est-à-dire la succession continue de maître à disciple, garante d’une transmission authentique.
Dès lors, on comprend que l'arrivée du yoga en Occident au début du 20ème siècle a marqué le début d'une transformation radicale. Cette transplantation culturelle, bien qu'ayant permis la diffusion de pratiques précieuses, s'est accompagnée d'une décontextualisation spirituelle et culturelle majeure. Le yoga, arraché de son terreau hindou traditionnel, a progressivement perdu une grande partie de sa dimension philosophique et éthique.
L'Occident a également projeté ses propres fantasmes orientalistes sur cette pratique "exotique", oscillant entre romantisation naïve et simplification réductrice. Cette approche a contribué à créer un yoga "de consommation", détaché de ses racines profondes.
L'Oubli des principes de base du yoga

En particulier, les yamas et niyamas - ces principes éthiques qui constituent les fondations indispensables - ont souvent été relégués au second plan, voire complètement ignorés. Ces principes qui comprennent notamment la recherche de la vérité, la non-violence, le non attachement, le contentement et la discipline, ne sont pas de simples recommandations morales, mais des fondations pratiques qui préparent et accompagnent la transformation intérieure.
Cette sélectivité dans la transmission a créé une vision tronquée du yoga, privilégiant les aspects physiques (asanas) au détriment de la méditation, du pranayama et de l'étude des textes sacrés. La dimension sonore, pourtant fondamentale dans la tradition, a elle aussi été largement occultée.
L'Oubli de la Dimension Sonore
 Dans le yoga authentique, le son n'est pas un simple accessoire mais un vecteur de transformation essentiel.
Dans le yoga authentique, le son n'est pas un simple accessoire mais un vecteur de transformation essentiel.
Le Nada, le Son Primordial symbolisé par AUM, est le vecteur par excellence de l'absorption dans la Conscience. Pourquoi ? Parce que le Son a cette capacité unique d'absorber complètement le mental.
Ordinairement, quand nous sommes dans le silence, les pensées continuent à circuler. Avec la pratique sonore, le mental est totalement absorbé et il devient très difficile de penser à autre chose. La vibration pénètre l'individu dans son entier et là, le mental s’apaise véritablement.
Or, c'est la présence au silence intérieur qui constitue le cœur véritable de l'enseignement du yoga. Paradoxalement, c'est par la pratique sonore et l'expérience de la résonance que l'on accède à cette qualité de silence intérieur - non pas l'absence de bruit, mais cet espace de pure conscience d'où émergent et vers lequel retournent tous les sons.
Cette dimension contemplative, qui transforme chaque pratique -posturale, respiratoire ou vibratoire- en méditation vivante, est au fondement même de la voie yogique.
Cette tradition sonore millénaire, qui considère la vibration comme l'essence même de la création (d'où l'importance du Om primordial), se trouve aujourd’hui réduite à quelques mantras décoratifs dans le yoga occidental, perdant ainsi une de ses dimensions les plus transformatrices.
L'Ère des Studios : Quand le Sacré Rencontre le Commercial
 L'institutionnalisation du yoga dans des espaces commerciaux a introduit une logique marchande qui entre parfois en tension avec l'esprit traditionnel de la pratique. Cette commercialisation s'accompagne d'une standardisation qui, si elle facilite l'accès, tend à uniformiser et appauvrir la richesse originelle des différentes lignées.
L'institutionnalisation du yoga dans des espaces commerciaux a introduit une logique marchande qui entre parfois en tension avec l'esprit traditionnel de la pratique. Cette commercialisation s'accompagne d'une standardisation qui, si elle facilite l'accès, tend à uniformiser et appauvrir la richesse originelle des différentes lignées.
L'émergence des réseaux sociaux a amplifié un phénomène d'esthétisation du yoga. L'image et l'apparence prennent désormais souvent le pas sur le développement intérieur. Les postures spectaculaires font plus de "likes" que les pratiques méditatives, créant une distorsion dans la perception même de ce qu'est le yoga.
Cette évolution a également contribué à une hiérarchisation sociale, le yoga devenant parfois l'apanage de certaines classes sociales ou modes de vie, ce qui peut exclure d'autres populations et trahir l'universalité originelle de cette voie.
L'Enseignement à Distance : Une Dématérialisation Problématique
 La pandémie de 2020 a accéléré une tendance déjà amorcée : l'enseignement du yoga en distanciel. Si cette modalité a permis de maintenir une continuité pendant les confinements, elle soulève des questions fondamentales sur la transmission authentique du yoga.
La pandémie de 2020 a accéléré une tendance déjà amorcée : l'enseignement du yoga en distanciel. Si cette modalité a permis de maintenir une continuité pendant les confinements, elle soulève des questions fondamentales sur la transmission authentique du yoga.
Il faut rappeler que traditionnellement, l'enseignement du yoga se faisait essentiellement en individuel, dans une relation directe et personnalisée entre maître et disciple. Cette transmission sur mesure permettait un accompagnement fin, adapté aux besoins spécifiques, aux blocages et au rythme de chaque pratiquant.
Au-delà des enjeux philosophiques, les pratiques en ligne soulèvent des questions concrètes de sécurité et d'efficacité. L'absence de supervision directe expose les pratiquants à des risques de blessures, particulièrement les débutants qui ne maîtrisent pas encore l'alignement corporel ou ne savent pas reconnaître leurs limites.
Un écran ne peut pas détecter une compensation dangereuse, une respiration bloquée, ou signaler qu'une posture est inadaptée à la morphologie spécifique d'un pratiquant. Les ajustements, pourtant essentiels dans l'apprentissage du yoga, deviennent impossibles, privant l'élève d'une compréhension fine des sensations justes.
L'utilisation de l'écran et l'environnement domestique, avec ses distractions multiples - notifications, enfants, animaux, voisinage - compromet également la qualité de l'intériorisation. Comment développer la concentration et la présence à soi, fondements du yoga, dans un espace où l'on est constamment sollicité par l'extérieur ? Comment peut-on percevoir les tensions corporelles d'un élève, ajuster finement une posture, ou créer une atmosphère propice à l'introspection depuis un écran ?
La dimension tactile et énergétique, essentielle dans l'accompagnement, se trouve également altérée. Les praticiens expérimentés savent que l'énergie d'un groupe en pratique, l'ambiance d'un lieu dédié, et la présence d'un enseignant créent un cadre propice qui favorise la pratique. Cette alchimie collective, impossible à reproduire à travers un écran, fait partie intégrante de l'efficacité transformationnelle du yoga. L'enseignement en distanciel isole chacun dans sa bulle individuelle, réduisant le yoga à une pratique purement technique et solitaire.
Enfin, la pratique en ligne tend à fragmenter l'expérience : on peut facilement interrompre, reprendre, passer d'une vidéo à l'autre, perdant ainsi cette continuité et cette immersion progressive qui caractérisent une séance authentique. Le yoga devient alors une activité "zappable" au lieu d'être un temps sacré de rencontre avec soi-même.
Pour les formations d'enseignants, ces problèmes sont démultipliés. Comment apprendre à observer et accompagner des élèves sans jamais les avoir côtoyés physiquement ? Comment développer sa présence, son intuition pédagogique et sa capacité d'ajustement à travers un écran ? La formation distancielle produit des enseignants techniquement informés mais privés des compétences relationnelles et sensorielles fondamentales.
L'Essor des Applications : Quand l'Algorithme Remplace l'Intuition

Parallèlement à l'enseignement à distance, nous assistons à l'explosion des applications de yoga qui promettent une pratique "sur mesure", notamment grâce à l'intelligence artificielle. Ces plateformes, qui comptent parfois plusieurs millions d'utilisateurs, incarnent l'aboutissement de la logique de consommation appliquée au yoga.
Si ces outils présentent l'avantage indéniable de l'accessibilité - permettant de pratiquer n'importe où, n'importe quand, à moindre coût - ils soulèvent des questions fondamentales sur la nature même de la transmission yogique.
Un algorithme, aussi sophistiqué soit-il, peut-il vraiment percevoir l'état d'un pratiquant un jour donné ? Peut-il détecter une tension émotionnelle qui nécessiterait d'adapter la séance ? Peut-il offrir cette présence bienveillante et cette écoute subtile qui caractérisent l'accompagnement authentique ?
Le yoga devient alors une succession de vidéos à consommer, parfois interchangeables, où la dimension relationnelle - pourtant centrale dans toute transmission - disparaît totalement. L'utilisateur se retrouve seul face à son écran, privé de cette synergie qui naît de la pratique avec un professeur et de l'ajustement personnel qu'offre un enseignant présent physiquement.
Plus préoccupant encore : ces applications tendent à standardiser la pratique selon des critères purement techniques, gommant les spécificités individuelles et les adaptations nécessaires. Elles créent une illusion de personnalisation tout en uniformisant l'approche, réduisant la richesse plurimillénaire du yoga à des algorithmes de recommandation semblables à ceux utilisés pour suggérer des films ou de la musique.
Cette "uberisation" du yoga transforme une discipline d'éveil en produit de consommation immédiate, où la quête de transformation intérieure cède place à l'optimisation de l'expérience utilisateur.
Les Formations Express : Une Dérégulation Inquiétante

C'est sans doute l'aspect le plus problématique de l'évolution actuelle. Les formations brèves, devenues la norme dans de nombreux pays à commencer par l'Inde, représentent une rupture fondamentale avec la tradition millénaire de transmission du yoga.
Cette superficialité pédagogique est d'autant plus inquiétante qu'elle touche à la sécurité même des pratiquants. Les nouveaux enseignants, formés en quelques semaines, peuvent manquer cruellement de connaissances en anatomie, de compréhension des risques de blessures, et surtout d'expérience personnelle suffisante pour adapter leurs enseignements.
Comment peut-on prétendre enseigner une voie de transformation personnelle sans l'avoir soi-même suffisamment explorée ?
Le Yoga comme Chemin de Transformation : L'Exigence de la Profondeur

Car c'est bien là le cœur du problème. Le yoga authentique, qui fut l'apanage de renonçant dédiant leur vie entière à cette discipline, n'est pas un simple enchaînement de postures ou une technique de relaxation. C'est une démarche de transformation personnelle qui engage la personne dans sa totalité - corps, émotions, mental et esprit.
Cette transformation, comme l'apprentissage d'un instrument de musique ou la maîtrise d'un art, demande du temps, de la persévérance et un accompagnement de qualité. Les textes traditionnels parlent de décennies de pratique, d'une démarche quotidienne et constante, d'un travail patient sur soi-même avec l'aide d'un maître expérimenté qui a lui-même parcouru le chemin.
De fait, en yoga comme dans tous les domaines, plus on avance dans l'apprentissage et plus on réalise l'immensité de ce que l'on ignore. Chaque progrès ouvre de nouvelles portes, et c'est ce qui rend cette discipline aussi passionnante. On commence yogi, et on finit humble explorateur.
On ne peut transmettre que ce qu'on a véritablement intégré. Un enseignant qui n'a pas fait ce travail sur lui-même ne peut identifier les subtilités des blocages énergétiques ou émotionnels, manque de discernement pour adapter sa guidance, et risque de reproduire mécaniquement des techniques sans en comprendre l'essence. Pire encore, il peut transmettre ses propres tensions, compensations ou non-dits, créant des distorsions dans la pratique de ses élèves.
Cela étant dit, en France aujourd'hui il y a une multitude d'enseignants discrets qui, loin des projecteurs et des réseaux sociaux, transmettent avec humilité un yoga authentique dans leur ville ou leur village, perpétuant silencieusement l'essence traditionnelle de cette discipline millénaire.
La Responsabilité de l'Accompagnement
 Accompagner quelqu'un dans une démarche de transformation personnelle implique une responsabilité considérable. Cela nécessite une connaissance intime des étapes du chemin et de leurs écueils, la capacité à tenir un espace sécure pour que l'autre puisse explorer ses profondeurs, et l'humilité de reconnaître les limites de sa propre expérience.
Accompagner quelqu'un dans une démarche de transformation personnelle implique une responsabilité considérable. Cela nécessite une connaissance intime des étapes du chemin et de leurs écueils, la capacité à tenir un espace sécure pour que l'autre puisse explorer ses profondeurs, et l'humilité de reconnaître les limites de sa propre expérience.
Cette exigence de maturité personnelle entre en contradiction frontale avec la logique consumériste actuelle qui promet des résultats rapides et des compétences instantanées. Comment concilier accessibilité et qualité de transmission ?
Vers un Yoga Conscient de ses Enjeux
Face à ces défis, plusieurs pistes méritent d'être explorées :
Pour les futurs enseignants : privilégier la profondeur à la rapidité, s'engager dans une pratique personnelle régulière et durable, rechercher des formations longues et qualitatives auprès d'enseignants expérimentés.
Pour les pratiquants : s'informer sur la formation et l'expérience de ses enseignants, privilégier les cours en petits effectifs (maximum 12 participants), avec adaptations et/ou corrections individuelles de chacun-e, travailler en séances individuelles autant que possible, développer son discernement, chercher la profondeur et la patiente transformation intérieure plutôt que les résultats immédiats ou le spectaculaire.
Pour les centres de formation : repenser la durée et le contenu des cursus, privilégier les formations en présentiel, intégrer davantage la pratique personnelle et l'accompagnement individualisé, former des enseignants responsables plutôt que des "distributeurs" de techniques.
Conclusion : Retrouver l'Essence

Le yoga traverse aujourd'hui une crise de croissance majeure. Son extraordinaire diffusion mondiale est aussi l'occasion d'une réflexion profonde sur son avenir. Comment préserver l'essence spirituelle et transformationnelle du yoga tout en permettant son adaptation aux réalités contemporaines ?
La réponse réside peut-être dans un retour aux fondamentaux : reconnaître que le yoga est avant tout une voie de connaissance de soi qui demande du temps, de l'engagement et de l'authenticité. Car au-delà des postures et des techniques, le yoga nous invite à une transformation qui ne peut être ni achetée, ni consommée, ni acquise rapidement.
Elle ne peut qu'être vécue, dans la patience et la profondeur d'un chemin personnel authentique.
---
*Cet article invite à une réflexion collective sur l'évolution du yoga contemporain. Qu'en pensez-vous ? Avez-vous observé ces transformations dans votre propre pratique ou enseignement ? Partagez votre expérience en commentaire.*
L'ouverture du yoga depuis 150 ans
L'ouverture du yoga vers l'Occident s'est orchestrée progressivement à travers un écosystème complexe de précurseurs, maîtres traditionnels et premiers disciples occidentaux qui ont dû surmonter de nombreux défis culturels et linguistiques.
Les grands maîtres fondateurs (Vivekananda, Aurobindo, Yogananda, Sivananda)

Le véritable pionnier de la transmission directe fut Swami Vivekananda (1863-1902). Son discours profondément universaliste donné 1893 au Parlement des Religions de Chicago marque un tournant historique dans l’histoire du yoga. Ce discours est une première pierre posée pour que le yoga contribue à un monde plus harmonieux.
Sri Aurobindo (1872-1950) développa le yoga intégral, conciliant spiritualité et évolution humaine, attirant de nombreux intellectuels occidentaux par sa synthèse entre Orient et Occident.
Paramahansa Yogananda (1893-1952) poursuivit cette œuvre en s'installant durablement aux États-Unis dès 1920, confronté à la difficulté de concilier enseignement spirituel authentique et adaptation aux mentalités occidentales matérialistes. Il développa une approche pédagogique innovante et démocratisa les techniques de méditation et de kriya yoga.
Swami Sivananda (1887-1963) révolutionna la transmission yogique en créant la Divine Life Society, formant des dizaines de disciples occidentaux et publiant plus de 200 ouvrages traduits en multiples langues. Son défi principal résidait dans la systématisation d'enseignements traditionnellement oraux pour un public lettré mais spirituellement novice. Parmi ses disciples les plus influents, Swami Satchidananda (1914-2002) incarna parfaitement la synthèse entre tradition et contre-culture occidentale, devenant une figure emblématique du festival de Woodstock en 1969. Swami Chidananda perpétua fidèlement son enseignement, et Swami Chinmayananda (1916-1993) devint un grand diffuseur du Vedanta en Occident.
Les sages contemplatifs (Ramana, Ma Anandamayi, Nisargadatta)
Ramana Maharshi (1879-1950) adopta une approche différente, attirant naturellement les chercheurs occidentaux vers son ashram de Tiruvannamalai par la puissance silencieuse de sa présence, mais devant néanmoins adapter sa méthode d'enquête du Soi ("Who am I?") aux questionnements rationnels occidentaux.
Ma Anandamayi (1896-1982), mystique bengalie d'une profondeur exceptionnelle, fascina de nombreux chercheurs occidentaux par ses états d'extase spontanés et sa sagesse intuitive.
Nisargadatta Maharaj (1897-1981) représenta une transmission plus tardive mais cruciale, ses dialogues avec des visiteurs occidentaux dans les années 1970 révolutionnant la compréhension de l'Advaita Vedanta en Occident. Il dut surmonter sa condition modeste de marchand de bidis pour être reconnu comme maître spirituel par une intelligentsia occidentale souvent élitiste.
Chandra Swami Udasin (1930 – 2024), le sage qui tomba amoureux du silence, observa un silence total de 1984 à 2017. Il témoigne que ce silence, motivé et non imposé, l’a aidé à éviter les distractions de l’extérieur et à plonger de plus en plus profondément en lui-même, rejoignant ainsi la Source de son être et de toutes les spiritualités.
Les innovateurs controversés (Muktananda, Mahesh, Yogi Bhajan, Osho)
Swami Muktananda (1908-1982) diffusa le Siddha Yoga en Occident avec un succès considérable, bien que controversé, créant un réseau international de centres.
Maharishi Mahesh Yogi (1918-2008) popularisa massivement la méditation transcendantale, notamment auprès des célébrités comme les Beatles.
Yogi Bhajan (1929-2004) a introduit le Kundalini Yoga aux États-Unis à partir des années 1960. Son approche combinait pratiques yogiques et mode de vie sikh.
Osho (1931-1990), figure controversée mais influente, révolutionna l'approche de la spiritualité par ses méthodes thérapeutiques innovantes mêlant psychologie occidentale et techniques orientales.
Les réformateurs (Krishnamurti, Krishnamacharya et sa lignée, Prajnanpad)
Jiddu Krishnamurti (1895-1986), bien que rejetant toute étiquette spirituelle traditionnelle, influença profondément la spiritualité occidentale par sa remise en question radicale des autorités religieuses.
Enfin, Krishnamacharya (1888-1989) transforma radicalement l'approche du hatha yoga en développant des méthodes dynamiques adaptées aux corps et tempéraments occidentaux, formant des disciples comme Pattabhi Jois (1915-2009), créateur de l'Ashtanga Vinyasa, et B.K.S. Iyengar (1918-2014), qui révolutionna l'enseignement par sa précision anatomique et ses supports pédagogiques. Son fils T.K.V. Desikachar (1938-2016) développa quant à lui le yoga thérapeutique et l'adaptation personnalisée des pratiques, contribuant à légitimer le yoga dans le domaine médical occidental.
Swami Prajnanpad (1891-1974) fut le premier maître védantique à intégrer systématiquement psychanalyse occidentale et sagesse traditionnelle. Sa pédagogie était personnalisée, de façon à être adaptée à chaque elève.
Les médiateurs occidentaux (Woodroffe, Brunton, Bernard, Indra Devi, Swami Radha)
Les premiers occidentaux jouèrent un rôle de médiateurs cruciaux : Theos Bernard, premier Américain à étudier sérieusement le yoga en Inde dans les années 1930, et Indra Devi (1899-2002), première femme occidentale autorisée par Krishnamacharya à enseigner le yoga, ouvrant la voie à sa féminisation en Occident.
Ces maîtres durent tous naviguer entre fidélité à la tradition et nécessaire adaptation culturelle, créant les bases de ce que nous connaissons aujourd'hui comme le yoga moderne, synthèse créative entre sagesse orientale millénaire et pragmatisme occidental.
Les figures contemporaines (Amma, Sadhguru, Sri Sri Ravi Shankar)
Aujourd'hui, cette transmission se poursuit avec des figures contemporaines comme Amma (Mata Amritanandamayi), dont l'approche humanitaire universelle attire des millions de personnes mais soulève des questions sur la dimension dévotionnelle intense de son mouvement.
Sadhguru (Jaggi Vasudev) est un maître charismatique qui à la fois modernise brillamment la présentation du yoga, mais dont certains enseignements mélangent parfois spiritualité authentique et développement personnel occidental.
Sri Sri Ravi Shankar, fondateur de l'Art de Vivre, démocratise efficacement les techniques respiratoires. Son organisation, qui est parfois critiquée pour son aspect commercial, illustre les défis contemporains de la transmission spirituelle à grande échelle.
A suivre...
Aujourd'hui, la diffusion moderne du yoga combine des institutions traditionnelles de formation, des organisations de certification internationales autoproclamées, des formations et des studios de yoga qui poussent comme des champignons, et une nouvelle génération d'influenceurs qui utilisent massivement les plateformes numériques pour atteindre un public mondial.
Retrouvez un corps sain et un esprit sain

Les pays industrialisés connaissent une véritable épidémie d'anomalies posturales. Face à ce constat, comment bien agir ?
Le phénomène d'épidémies d'anomalies posturales, qui est couramment observé par les enseignants de Yoga, est aujourd'hui confirmé par les recherches biomédicales.
Ces recherches montrent qu'à l'instar de la photo de ce jeune homme attablé, il y a actuellement une augmentation importante et généralisée des :
- Têtes projetées vers l'avant
- Épaules enroulées
- Dos voûtés
- Pieds affaissés
Mais cela n'est que la partie émergée de l'iceberg. En effet, nos années d'enseignement et de recherche en yoga nous ont appris que :
- D'une part, les anomalies posturales sont les symptômes visibles d'une importante inconscience corporelle, qui résulte du mode de vie moderne
- D'autre part, les positions non physiologiques correspondent à de nombreux dysfonctionnements du corps et de l'esprit et à des symptômes pouvant devenir chroniques comme : des déformations ostéo-articulaires, des inflammations, des douleurs, du stress et de la fatigue
Cela étant dit, il y a quand même une bonne nouvelle. Des chercheurs en yoga postural ostéopathique ont montré que grâce à des pratiques adaptées et une conscience de ses attitudes au quotidien, il est possible de restaurer les fonctionnements physiologiques de son corps et de retrouver tous ses potentiels, autant physiques que psychiques.
Voyons maintenant comment les corps humains ont évolué au cours de l'histoire et ce que nous pouvons faire individuellement pour aller dans le bon sens.
Dans l'histoire récente, les êtres humains ont désappris à bien se tenir debout, à bien respirer et à bien marcher
De par la sédentarisation et l'adoption d'un mode de vie éloigné de la nature, les êtres humains ont désappris des fonctions que l’évolution avait peaufinées pendant des millions d’années, et ce au profit de conforts artificiels.
Les humains se sont éloignés de leurs rythmes biologiques fondamentaux, de leur ancrage corporel et de leur connexion sensorielle au monde. Avec une forte accélération au cours des deux derniers siècles, les êtres humains ont désappris à écouter leur propre corps, si bien qu'ils ne savent plus bien le mobiliser efficacement et que leur respiration s'est fortement altérée.

Sur cette frise caricaturale, on voit l’évolution de l’aplomb humain, depuis le redressement des primates jusqu’à la verticalité du chasseur-cueilleur, suivie par un enroulement progressif avec la sédentarisation de l’agriculteur-éleveur, puis l’utilisation en masse de machines, le développement industriel et la forte urbanisation des 19ème et 20ème siècle. C’est à cette période que le corps humain a réellement commencé à désapprendre certains gestes qui lui étaient pourtant naturels.
Avec l’ère numérique et post-industrielle que nous connaissons actuellement, l’être humain passe la majorité de son temps en intérieur, assis sur une chaise, devant un écran. Le monde devient virtuel, technologique et automatisé. Le contact avec la nature devient exceptionnel ou récréatif (promenades, vacances - si bien qu’on parle aujourd’hui de “syndrôme de déficit de nature” notamment chez les enfants).
Or plus l’être humain s’éloigne de la nature, et plus il perd des capacités corporelles essentielles. De fait, au 21ème siècle, en grand majorité les êtres humains des pays industrialisés ne savent pas comment bien positionner leur corps, comment bien marcher et comment bien respirer.
Nous avons donc tous un travail de rééducation à faire pour restaurer les fonctionnements physiologiques de notre corps.
Les bases pour restaurer les fonctionnements physiologiques du corps
Au début du 20ème siècle aux États-Unis, avoir une bonne posture debout était une préoccupation importante des éducateurs. C'est pourquoi l'illustration suivante était alors diffusée dans les écoles américaines.
Malheureusement, force est de constater que les mesures prises il y a cent ans outre atlantique n'ont pas porté leurs fruits. Aujourd'hui, il semble même que la préoccupation de l'aplomb physique et psychique est totalement passée aux oubliettes.

De fait, à l'heure actuelle, nombre d'éducateurs ne sont pas sensibilités à la perte d'aplomb. Il y a seulement une faible proportion d'enseignants, mais aussi de sportifs, de sophrologues, de professeurs de pilates et de professeurs de yoga qui sont conscients des problématiques liées à la perte d'aplomb.
Cela est fort dommage, car il y a des solutions pour remédier à la perte d'aplomb.
Le mode de vie moderne (bureau, écran, voiture) favorise la prise répétée de mauvaises positions. Ces positions affaiblissent et raccourcissent les muscles posturaux que la nature avait prévue, et elles sclérosent les articulations.
Pour se libérer de ces mauvaises habitudes, il faut et il suffit d'entreprendre une patiente démarche d’écoute de soi et de transformation de soi. En particulier, pour restaurer les fonctionnements physiologiques des notre corps, il faut très souvent :
- Remodeler les pieds
- Replacer l'antéversion du bassin et les courbures de la colonne vertébrale
- Replacer la ceinture scapulaire
- Redonner de la mobilité à la colonne vertébrale et aux côtes
Pour ce faire, il faut pratiquer régulièrement des postures et des mouvements dédiés. Les pratiques vont :
- Créer des espaces dans le corps, en étirant les muscles raccourcis
- Redonner de la mobilité aux articulations
- Réaligner les articulations
- Renforcer les muscles posturaux profonds, des pieds à la tête
La pratique régulière de ces postures, combinée à une attention quotidienne à ses attitudes vont développer la conscience corporelle et permettre de se libérer de ses attitudes non physiologiques.
Cela va protéger le corps, donner de la puissance et de l'aisance dans ses gestes, favoriser de bonnes circulations (respiratoire, digestive, sanguine, lymphatique, nerveuse), réduire le stress et ses effets, redonner de l'énergie et de l'entrain et favoriser un état d'esprit léger et clair.
A nous de jouer !

Aujourd’hui, il nous appartient d’écrire la suite de l’histoire.
Allons-nous continuer sur le chemin de la dégénérescence du corps et de l’esprit humain
ou
Allons-nous nous inspirer des yogis chercheurs pour habiter pleinement notre corps et ainsi retrouver notre dignité et notre humanité ?
L’époque actuelle est une possibilité offerte de vivre avec les bénéfices de la vie moderne, tout en restaurant les fonctionnements naturels du corps. Là où nous en sommes aujourd'hui, pour retrouver les fonctionnements physiologiques du corps il faut consacrer chaque jour du temps à une pratique adaptée, qui se révèlera transformatrice à tous les niveaux : physique, psychique et spirituel.
Merci d'avoir lu cet article jusqu'au bout. Si vous voulez agir, vous pouvez pratiquer avec les vidéos publiées sur la chaîne, nous contacter pour avoir des éclairages individualisés, participer à un stage ou encore à une formation.
A très bientôt !
Anne-Gaël et Pierre-Pascal
Références :
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27065514/
https://www.scielo.br/j/fm/a/5gdXksT8x6HHNjFgjQsRKWd/?format=html&lang=en
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27625751/
https://www.physio-pedia.com/Forward_Head_Posture
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/39905389/https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/37899211/
https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC10967152/
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0966636221000564
https://bmcpublichealth.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12889-025-21685-9
Prendre soin de son corps, ça s'apprend !
Le corps humain, un mystère à découvrir
 Les fonctionnements du corps humain restent en grande partie mystérieux, y compris pour les personnes qui consacrent leurs vies à les étudier. Par exemple, l'expérience du grand yogi du 20ème siècle BKS Iyengar le montre. Souffrant de rachitisme dans l'enfance, Iyengar a passé une grande partie de son existence à prendre soin de son corps pour le restaurer, en se basant sur la science yoguique. Son expérience a bénéficié à des millions d'être humains. Et malgré son énorme expérience du corps humain, dans son livre testament « Light on Life » qu'il a écrit à l'âge de 86 ans, Iyengar affirme qu'il découvre encore chaque jour de nouvelles choses dans le corps humain.
Les fonctionnements du corps humain restent en grande partie mystérieux, y compris pour les personnes qui consacrent leurs vies à les étudier. Par exemple, l'expérience du grand yogi du 20ème siècle BKS Iyengar le montre. Souffrant de rachitisme dans l'enfance, Iyengar a passé une grande partie de son existence à prendre soin de son corps pour le restaurer, en se basant sur la science yoguique. Son expérience a bénéficié à des millions d'être humains. Et malgré son énorme expérience du corps humain, dans son livre testament « Light on Life » qu'il a écrit à l'âge de 86 ans, Iyengar affirme qu'il découvre encore chaque jour de nouvelles choses dans le corps humain.
Introduction à une pratique millénaire de soin du corps et de l'esprit
Le corps humain a été étudié dans sa globalité par les médecines traditionnelles, qui apportent des éclairages à la fois concrets et subtils sur ses fonctionnements. Au contraire de la représentation morcelée du corps et de ses interactions qui prévaut en Occident, pour la science de l'Ayurvéda (littérallement « Connaissance de la Vie » ou « science de la vie), tout ce qui interagit avec le corps est nourriture, bien sûr les aliments qui sont ingérés mais aussi :
- Tout ce qui est vu, entendu, senti, goûté et touché
- Les relations avec les autres personnes
- Les émotions vécues
- Les pensées
 Pour l'Ayurvéda, prendre soin de son corps nécessite donc d'avoir une attention globale à tous ces niveaux, depuis l'alimentation physique jusqu'au sens donné à sa vie, en passant par le respect de ses rythmes, la qualité de son environnement et de ses relations.
Pour l'Ayurvéda, prendre soin de son corps nécessite donc d'avoir une attention globale à tous ces niveaux, depuis l'alimentation physique jusqu'au sens donné à sa vie, en passant par le respect de ses rythmes, la qualité de son environnement et de ses relations.
C'est pourquoi, pour prendre soin de son corps dans sa globalité et sa complexité, les médecines traditionnelles recommandent d'adopter un mode de vie sain qui inclut :
- Une routine quotidienne comportant activité physique, bains de nature, repas réguliers et adaptés et méditation ou prière
- Une alimentation, des activités et un mode de vie adapté à chaque saison
- Des comportements éthiques et des relations harmonieuses
Ces règles servent l'art de vivre en harmonie avec sa nature et avec son environnement, composé des éléments terre, eau, feu, air et éther à harmoniser. Elles vont bien plus loin que le fait d'avoir un corps en bonne santé, puisque l'objectif visé est de vivre dans un état de clarté, de paix intérieure et d'évolution de la conscience.
Le rôle de l'Ayurvéda est de conseiller les personnes sur tous ces aspects, pour les aider à retrouver leur équilibre. Les réponses dépendent de chaque personne et d'où elles en sont dans leur chemin de vie.
Quelles routines quotidiennes sont ajustées au mode de vie moderne ?
Notre connaissance de la science yoguique et la biomécanique nous permettent de conseiller nos élèves par rapport à leurs routines quotidiennes. En particulier, nous préconisons d'adopter une activité physique quotidienne ajustée par rapport au mode de vie et aux capacités personnelles.

Le mode de vie moderne, caractérisé par une forte sédentarité, nécessite des réponses adaptées qui sont bien différentes des postures de yoga présentées dans les magazines ou sur internet. En effet, la sédentarité a des effets importants sur le corps notamment :
- Un affaiblissement et un rétrécissement des chaînes postérieures de tout le corps, des fléchisseurs de hanche et des quadriceps
- Des pertes de mobilité des articulations, sources de raideurs et de douleurs, notamment aux niveaux lombaires, cervicales, épaules
- Des ralentissements des circulations (sanguine, lymphatique, respiratoire, digestive et hormonale), causant fatigue généralisée, jambes lourdes, agitation ou brouillard mental, troubles de l'humeur, troubles du sommeil, inflammations, maladies cardiaques, etc
Pour contrebalancer ces effets, restaurer son aplomb et sa vitalité, nous préconisons d'installer une routine quotidienne adaptée de 20 à 30 minutes qui vise à :
- Stimuler les différentes circulations
- Mobiliser les articulations, en particulier le dos
- Tonifier et étirer tout le corps, notamment les chaînes postérieures dont les mollets, les ischio-jambiers et les muscles du dos
Voyons maintenant trois routines pour stimuler les circulations, mobiliser les articulations, tonifier et étirer tout le corps.
Trois propositions de routines progressives, adaptées au mode de vie moderne
Routine 1 : Depuis la position assise sur une chaise, accessible à tous
Stimule les différentes circulations, Mobilise le haut du corps, Tonifie et étire tout le corps
Matériel : une chaise
| Assis au bord de la chaise, rotations des coudes | Stimuler les circulations et Mobiliser le haut du corps | 
| Torsion assise | Stimuler les circulations et Mobiliser le haut du corps | 
| Demie flexion avant, pieds écartés, mains sur le bureau | Stimuler les circulations, Tonifier et étirer les membres inférieurs, étirer le haut du corps | 
| Cavalier de fer | Stimuler les circulations, Tonifier et étirer les membres inférieurs | 
| Chat dos rond dos creux | Stimuler les circulations et Mobiliser le haut du corps | 
| Chat qui s'étire | Étirer le haut du corps | 
Routine 2 : Assis au sol, à quatre pattes, redressé et allongé
Stimule les différentes circulations, Mobilise le haut du corps, Tonifie et étire tout le corps en particulier les membres inférieurs
A faire lorsque la routine 1 est maîtrisée
Matériel : un tapis antidérapant, une chaise et des cales si besoin
| Assis sur les talons, rotations des coudes | Stimuler les circulations et Mobiliser le haut du corps | 
| Chat dos rond dos creux une cheville devant le genou opposé | Stimuler les circulations et Mobiliser le haut du corps et les hanches | 
| Chat qui s'étire au centre et sur les côtés | Stimuler les circulations et Étirer le haut du corps | 
| Fente | Étirer les fléchisseurs de hanche | 
| Pied avant sur l'assise de la chaise | Étirer les quadriceps | 
| Squats yoguiques | Stimuler les circulations et Tonifier les membres inférieurs | 
| Torsion allongée | Stimuler les circulations et Mobiliser le haut du corps | 
Routine 3 : Postures debout
Stimule les différentes circulations, Mobilise tout le corps, Tonifie et étire tout le corps
A faire lorsque la routine 2 est maîtrisée
Matériel : un tapis antidérapant
| Observer sa station debout et cheminer vers son aplomb naturel | Stimuler les circulations et Tonifier les membres inférieurs | 
| Mobiliser ses pieds | Stimuler les circulations et Mobiliser les articulations | 
| Rotations des coudes | Stimuler les circulations et Mobiliser le haut du corps | 
| Équilibres | Tonifier les membres inférieurs | 
| Flexion avant | Étirer les membres inférieurs | 
| Guerrier I | Stimuler les circulations, Mobiliser, Étirer et Tonifier tout le corps | 
| Guerrier III | Stimuler les circulations, Mobiliser, Étirer et Tonifier tout le corps | 
Pour toute question ou tout commentaire par rapport à ces pratiques contactez-nous, nous serons heureux de vous répondre.
Bonnes pratiques !
Retrouver l'Homme debout
Pourquoi et comment retrouver l'Homme debout ?

Grâce aux évolutions techniques récentes, l’être humain n’a jamais eu autant de confort, ce qui est avant tout un grand progrès.
Cela dit, force est de constater que le mode de vie moderne menace l’être humain dans son essentiel à savoir son humanité digne, humble et bonne.
Pour se réaliser pleinement en tant qu’être humain, il est donc nécessaire de ne pas se laisser endormir par le confort moderne. Il faut se prendre en main, car sinon notre corps et notre esprit se dessécheront comme une fleur coupée oubliée au soleil.
Pour pouvoir puiser l'énergie à sa source, notre tâche est aujourd'hui de cheminer vers notre aplomb originel que nous avons pour la plupart, perdu.
Heureusement, certaines pratiques corporelles (nous ne parlons ici pas de la musculation en salle !) permettent de cheminer vers son aplomb , notamment toutes les pratiques visant à reformer les courbures naturelles de la colonne vertébrale.
En particulier, les postures de Yoga debout comme tadasana, la chaise, les triangles et les guerriers, lorsqu’elles sont bien pratiquées, sont la voie royale pour retrouver l’aplomb de l’Homme debout.
Qu’est-ce-que l’Homme debout ?

L’Homme debout, c’est l’Homme digne et humble, capable de voir la grandeur des choses simples et de réaliser de grandes choses dans la simplicité.
L’Homme debout, c’est l’Homme qui ne cède pas aux tentations de la satisfaction de ses multiples désirs, de la vie asseptisée, soit-disant sécure et confortable promise par les multinationales vendeuses de rêve.
L’Homme debout, c’est l’Homme qui jour après jour accomplit des petites choses qui donnent du sens à son existence et lui permettent de se réaliser dans sa complétude.
L’Homme debout, c’est l’Homme qui a retrouvé ses axes, qui est enraciné dans la terre et qui est redressé sans effort le long de sa verticalité, le long de son axe sacré.
Pourquoi faut-il retrouver l’Homme debout ?

L’axe vertical de l’Homme debout, qui a caractérisé les hommes pendant des millions d’années, l’Homme est en train de le perdre.
Physiquement, il est clair que les corps humains soit s’enroulent, s’affaissent, s’effondrent, ou bien tiennent en force et se raidissent.
Les causes de la perte de l’aplomb sont multiples : confort moderne, sédentarité, mauvaises positions, travaux difficiles, vieillissement ostéo-articulaire, stress, peurs, perte de sens, perte d’élan de vie.
Chacun de ces facteurs entraîne inéluctablement des pertes de mobilités articulaires et de tonicité musculaires.
Les conséquences de la perte d’aplomb sont, entre autres :
- Des douleurs articulaires, notamment au niveau des hanches, du dos et des épaules
- Des troubles respiratoires, dus aux pertes de mobilité du diaphragme et de la cage thoracique
- D’autres symptômes comme des inflammations, des troubles cardio-vasculaires, des troubles gastro-intestinaux, des troubles du sommeil, des troubles du système reproducteur, des dépressions, etc
Comment retrouver l’Homme debout ?

Les fondements de l’aplomb physique de l’Homme debout sont :
- Un bon placement des pieds
- Des jambes toniques
- Une rotation interne des hanches
- La bascule du bassin
- Les courbures physiologiques de la colonne vertébrale
- Les épaules basses
- La tête dans l’alignement de la colonne vertébrale
Cela correspond, en position debout, à un alignement : chevilles - genoux - hanches - épaules - oreilles.
Pour retrouver son aplomb, il faut avant toute chose s’observer et affiner ses perceptions corporelles :
- Tout d’abord, observer visuellement sa posture debout (dans un miroir ou des photos)
- Puis observer sa posture avec son regard intérieur, qui se développe grâce à une pratique posturale régulière juste
- Apprendre à bien placer et à mobiliser correctement son corps
Pour bien commencer, voici quelques pistes pour placer son corps d'aplomb dans la position debout :
- Placer les bords extérieurs des pieds parallèles entre eux
- Générer un mouvement des gros orteils vers les bords extérieurs des talons.
 Ce mouvement amène le poids du corps vers les talons, tonifie les jambes et favorise la bascule du bassin et les courbures physiologiques de la colonne vertébrale
- Pointer les bouts des doigts vers le sol, coudes souples et plis de coudes dirigés vers le corps
- Légèrement reculer le menton
En conclusion
Une bonne proprioception, une bonne mobilité des articulations et une tonicité du corps permettent de garder son aplomb dans toutes les positions et mouvements du quotidien.
Les postures de yoga comme tadasana, la chaise, l’arbre, les triangles, les guerriers sont particulièrement appropriées pour développer et entretenir proprioception, mobilités articulaires et tonicités musculaires. Elles sont donc la voie royale pour retrouver son aplomb.
Cela dit, ces postures sont très exigeantes et elles doivent être préparées avec soin pour apporter leurs bénéfices. Ces postures sont loin d'être anodines, et on ne gravit pas l’Everest sans préparation. Sur un corps non préparé, ces postures non seulement n’auront pas les bénéfices escomptés, mais en plus les compensations que prendra le corps risquent fort d’être délétères.
Pour nos pratiques personnelles et pour accompagner nos élèves vers leur aplomb avec les postures debout, notamment celles que BKS Iyengar a popularisées, nous nous appuyons sur les travaux de Noëlle Pérez, Dominique Martin et Serge Gastineau et Catherine Bellières. Nous tenons à rendre hommages à ces êtres, ainsi qu'à toutes les personnes qui œuvrent pour l'aplomb et le bonheur de l'humanité.
Au plaisir de vous accompagner vers votre verticalité naturelle !
Anne-Gaël Lapoulle et Pierre-Pascal Baron
https://yogasonmeditation.com/cours-yoga/atelier-decouverte-hatha-yoga-et-yoga-du-son-28-09-2024/
https://yogasonmeditation.com/formations/
L'art de l'harmonie
Pour qui recherche l’harmonie, les deux dimensions opposées et complémentaires de l’intériorité et de l’extériorité sont à explorer et à équilibrer.
Dans cette recherche d'équilibre, de juste milieu, la joie de l'extase a autant d'importance que la paix de l'enstase.
En alternant des pratiques chantées méditatives et festives, nos pratiques de Yoga du Son et les concerts du Groupe Nantais de Yoga du Son répondent à cette exigence.
Le dernier concert de la saison du Groupe Nantais de Yoga du Son aura lieu le samedi 13 avril 2024 de 18h30 à 20h à La Maison Spirituelle : venez nombreux !
Le Yoga et le Yoga du Son sont universels

Quand bien même le terme « Yoga » est né en Inde, les pratiques dites de « Yoga du Son » sont universelles.
Le Yoga du Son est effet l’art de se relier, par la production et l’écoute de vibrations sonores, à sa partie la plus profonde, la plus intime ou sacrée, cette mystérieuse partie de nous-même qui nous accompagne à chaque instant y compris pendant le sommeil profond et où demeure la Paix.
Selon les cultures, les époques et les sensibilités, les manifestations du Yoga du Son sont extrêmement variées. En témoignent les multiples formes de chants qui en sont l’expression.
Dans toutes les cultures, le Yoga du Son a pris des formes extatiques et enstatiques
Le chant dit sacré est une expression de l’art du Yoga du Son. Il existe en occident de nombreuses déclinaisons de chants sacrés, dont font partie les chants dit grégoriens et les chants dits gospel.
Ces deux types de chant sacrés, grégorien et gospel, diffèrent par leurs approches opposées et complémentaires :

- Le chant grégorien est tourné vers l’intériorité, il est dit enstatique : ce type de chant amène le chanteur, et éventuellement les personnes qui l’écoutent, à la paix et à la contemplation

- Le chant gospel, quant à lui, est tourné vers l’extériorité, il est dit extatique : basé en grande partie sur des jeux rythmiques, ce type de chant de célébration met en joie et en mouvement.
En Inde, ces deux types d’expressions du Yoga du Son, une intériorisée et une extériorisée, existent également. Ce sont le chant dhrupad et les chants dévotionnels appelés bhajans (ou kirtans) :
- Le chant dhrupad, qui est basé sur la subtilité des vibrations sonores, développe l’écoute, la capacité d’intériorisation et de contemplation : ce chant amène l’attention vers l’intérieur de soi et développe la paix intérieure propre à l’enstase
- Les chants de bhajans, basé sur des jeux rythmiques et des questions/réponses de plus en plus rapides, amènent l’oubli de soi en conduisant l’attention vers plus grand que soi : ils développent la joie propre à l’extase
L’art de s’harmoniser avec le Yoga du Son

Pour qui recherche l’harmonie, les deux dimensions de l’intériorité et de l’extériorité sont à explorer et à équilibrer.
Dans une société qui est surtout tourné vers l’extérieur, c’est-à-dire qui met l’accent sur la satisfaction de la multiplicité des désirs, sur les aspects matériels et sur l’hyper-stimulation du cerveau, la recherche d’harmonie passe nécessairement par le développement de son intériorité, où réside la conscience de l’unicité de l’être et la paix du mental.
Cultiver son intériorité et apaiser son mental, afin de trouver son équilibre intérieur, passe par des pratiques enstatiques, contemplatives, telles que préconisées depuis 2000 ans par Patañjali, le grand codificateur du Yoga.
Ces pratiques d’intériorisation et d’harmonisation consistent notamment en des pratiques vibratoires contemplatives de Yoga du Son, qui trouvent une expression aboutie sous la forme du chant Dhrupad.
En résumé
Il existe de multiples expressions du Yoga du Son. Celles-ci cultivent soit la joie de l’extase, soit la paix de l’enstase.
Pour qui recherche l’harmonie, il convient d’équilibrer ces deux dimensions de soi que sont l’intériorité et l’extériorité, en les cultivant avec discernement.
En alternant des pratiques chantées méditatives et festives, nos pratiques de Yoga du Son et les concerts du Groupe Nantais de Yoga du Son répondent à cette exigence.
Le dernier concert de la saison du Groupe Nantais de Yoga du Son aura lieu le samedi 13 avril 2024 de 18h30 à 20h à La Maison Spirituelle : venez nombreux !
Ouverture du corps et ouverture du cœur
Nous aspirons, individuellement et collectivement, au bonheur et à l'harmonie.
Mais force est de constater que pour que règnent ces qualités en nous et autour de nous, nous avons un travail à faire.
Dans ce travail, l'ouverture du haut du corps est une partie et une avancée importante pour s'établir dans la présence à son essentiel.
L'ouverture du cœur est un pré-requis à une société juste et durable

Profondément, nous aspirons tous au bonheur, à la paix et à l'harmonie.
Mais force est de constater que les multiples crises, à la fois individuelles (dépressions, maladies) et collectives (effondrements de la biodiversité, des structures, des valeurs, etc) que nous vivons actuellement sont des symptômes de dysfonctionnements qui se sont engrammés en nous et dans nos sociétés.
Pour aboutir au genre de monde dans lequel nous aimerions vivre, il faudra donc des changements individuels et collectifs radicaux.
Ces changements, sans doute, n’auront lieu que si l'énergie qui anime les personnes qui s’y emploient est différente de celle qui est à l’origine des problèmes actuels.
Nous avons donc besoin d’une autre conscience de ce qui se passe, pour pouvoir agir dans une nouvelle direction.
Pour que nos actions ne résultent pas uniquement de nos pulsions, de nos émotions et de nos schémas mentaux, nous devons donc établir notre conscience au niveau de notre essentiel, au niveau de notre cœur subtil.
Car comme le dit le Petit Prince de Saint Exupéry, l'essentiel est invisible par les yeux : on ne voit bien qu'avec le cœur.
L'ouverture du haut du corps va de pair avec l'ouverture du cœur

Avez-vous déjà remarqué-e les interactions entre votre corps et vos états intérieurs ?
Par exemple, lorsque nous nous sentons fatigués, abattus, notre corps le traduit en s'effondrant et en s'enroulant.
A contrario, quand nous sommes pleins d'entrain et d'énergie, notre corps s'ouvre spontanément.
Notre état intérieur agit donc sur la posture de notre corps.
Mais l'inverse est vrai aussi : la posture du corps agit sur l'état intérieur.
Le yoga du rire, par exemple, est basé sur ce constat : riez un bon coup, et vous vous sentirez bien (en toutes circonstances) !
En Yoga du Son, nous invitons à beaucoup bailler : baillez, baillez, et sentez toutes les ouvertures que cela crée dans votre corps et votre esprit !
Donc en ouvrant le haut du corps, nous établissons notre esprit dans la confiance, l'accueil et la présence. Cette présence, tranquille et attentive, manifeste notre connexion à l'espace de notre cœur subtil.
Comment ouvrir le haut du corps ?
Les éléments suivants caractérisent une posture ouverte du haut du corps :

- Buste ouvert : Le buste est ouvert et érigé naturellement et sans effort
- Épaules basses : Les épaules, les omoplates et les clavicules sont abaissées, et le haut du sternum est épanoui. Tourner les épaules vers l'extérieur favorise l’abaissement et l’ouverture de la ceinture scapulaire
- Port de tête : La tête est érigée naturellement et sans effort, ce qui lui permet d’être libre de mouvements. Dans sa position centrale elle n’est pas tenue, ni avancée, ni penchée vers l’avant ou sur un côté. Les oreilles sont alignées avec les épaules et les hanches
 L’ouverture du haut du corps consiste donc à :
L’ouverture du haut du corps consiste donc à :
- Créer des espaces au niveau du ventre et de l’espace thoracique
- Bien placer et ouvrir la ceinture scapulaire
- Rétablir le lien cervico-dorsal, qui est une zone charnière entre le cœur et la tête

Pour ce faire, il faut donc apprivoiser :
- La bascule de son bassin
- L'ouverture de sa cage thoracique
- Le placement de sa ceinture scapulaire
Ouvrir le haut du corps avec le Yoga du Son
Stage du 3 au 5 mai 2024 à La Roche du Theil
 En chemin vers la joie claire et calme, la douceur et le discernement
En chemin vers la joie claire et calme, la douceur et le discernement
L'ancrage dans le bas du corps, l’ouverture du haut du corps et les méditations avec les sons vous apporteront la paix du mental et le lien à l'espace du coeur subtil
https://yogasonmeditation.com/cours-yoga/3-au-5-mai-2024-stage-de-hatha-yoga-et-yoga-du-son-ancrage-respiration/
Stage du 6 au 11 juillet 2024 à Belle Ile
 Aplomb et Méditation
Aplomb et Méditation
6 jours pour cultiver la joie, le centrage et la reliance à l'espace du coeur
C'est le moment de réserver ! notamment si vous aurez besoin d'un hébergement
https://yogasonmeditation.com/cours-yoga/6-au-11-juillet-2024-stage-de-yoga-du-son-et-hatha-yoga-a-belle-ile/
Souriez, vous êtes vivant !
« Apprends à déchiffrer ce qu’écrit le silence, à écouter par les yeux, c’est l’intelligence du cœur » Shakespeare

L'existence est un miracle de chaque instant, il suffit d’ouvrir ses yeux pour le réaliser
Le corps humain est un assemblage d’environ 40 000 milliards de cellules. Toutes ces cellules collaborent en permanence, en s’échangeant sans cesse des atomes, des informations et des nutriments.
Tout au long de son existence, une quinzaine de fois par minute, ce corps accueille de l’oxygène, constitué d’atomes qui ont été créés par de lointaines étoiles, et qui ont été respirés d'innombrables fois dans les derniers milliards d'années.
Ce corps reçoit de l’énergie sous forme de nourriture. Si on met une graine dans la terre, elle grandit, elle donne une plante ou un arbre. Dans un grain de blé, il y a en puissance de quoi nourrir toute la terre.
Le soleil, l’eau, l’air et la terre nous donnent leurs énergies pour que nous puissions vivre, ils imprègnent notre être.
Pourquoi, alors que toute la nature se donne, ne nous donnerions-nous pas ?
La conscience de l’interdépendance est la mère de la gratitude et du respect pour tout ce qui nous est offert à chaque instant. Vivre en conscience, c’est accueillir la beauté de la vie et rendre grâce pour ce précieux cadeau.
Lorsqu’elles sont accomplies avec cette conscience, les actions humaines contribuent au bien-être universel et à l’ordre cosmique.
Cette conscience résulte de l’ouverture du cœur. L’ouverture du cœur est donc la condition sine qua non de l’harmonie personnelle, de l’harmonie entre humains et de l’harmonie entre l’humain et la nature.

La séparation du mental et du cœur est la source de nos soucis
Le mental étant par nature agitation, il est à l’origine de la croyance selon laquelle l’obsession consommatrice est le seul moyen d’accroître, par la prospérité, le bonheur de chacun.
De plus en plus de personnes voient de plus en plus clairement l’impasse dans laquelle nous mène cette croyance, avec toutes les conséquences qu’elle a sur notre belle planète. Mais alors, qu’est-ce-qui pourrait nous libérer de cette croyance : comment cesser de penser que la satisfaction de nos désirs et l’accumulation des plaisirs pourrait nous rendre heureux ?
Le premier constat à faire est que notre mental est toujours en mouvement, et que nous sommes en mouvement avec lui. D’ordinaire nous sommes tellement identifiés avec lui, que nous ne savons pas si notre mental est agité ou non. Il vagabonde sans cesse, et on ne réalise pas que nous sommes entraînés de tous côtés par cette agitation.
Dans un premier temps, le fait de se poser permet de découvrir que le mental est très fluctuant, qu’il agit de façon compulsive, et permet de prendre du recul.
Grâce à cette prise de distance permise par la méditation (question ouverte : qui prend du recul ?), le mental est alors moins soumis aux mouvements d’attractions et de répulsions et il s’apaise.
Le mental s’apaisant, il pénètre naturellement et spontanément dans l’espace du cœur. Progressivement, le mental se libère de toute peine et il atteint la félicité, c’est-à-dire la joie tranquille et simple d’être.

Ouvrir le haut du corps et relier le mental avec le cœur installent l'harmonie
L’espace du cœur est bien évidemment un espace subtil, qui ne saurait être perçu avec des machine si perfectionnées soient-elles.
Cela dit, il existe certainement des correspondances entre les espaces physiques et les espaces subtils, et l’ouverture du haut du corps est favorable à la pénétration par le mental de l’espace du cœur.
L’ouverture du haut du corps correspond à un buste ouvert, des épaules basses et la tête érigée naturellement et sans effort.
Pour établir une posture ouverte du haut du corps, il faut :
- Créer des espaces au niveau du ventre et de l’espace thoracique, qui sont souvent comprimés dans le quotidien
- Bien placer et ouvrir les épaules, les clavicules et les omoplates, qui ont tendance à s’enrouler
- Rétablir le lien entre les vertèbres dorsales et cervicales
Dans une position stable, confortable et ouverte, la respiration redevient alors naturelle.
Ensuite, une façon pénétrer dans l’espace de son cœur, préconisée par le sage Patanjali, est de réciter le mantra AUM en maintenant son attention au niveau du cœur physique.
Depuis l’espace du cœur, on devient alors capable d’observer les fluctuations mentales apaisées.
Cette observation d’un mental de plus en plus calme et silencieux permet peu à peu d’accéder à une connaissance que Patañjali qualifie d’aboutie, de parfaite.
De plus en plus tranquille, de plus en plus transparent, le mental peut se déconnecter du monde extérieur et doucement commencer à détecter la présence d’un « autre que le mental », d’un Témoin silencieux. La démarche se poursuivant, le méditant réalise que cet autre que le mental, aussi appelé espace du cœur, est là pour lui-même, qu’il n’est pas un objet destiné à nourrir la curiosité du mental.
En résumé
Ouvrir le haut du corps, se poser et se relier à l’espace du cœur permettent de percevoir le mental depuis cet espace, qui est pur silence intérieur.
Moi, Lalla, ayant franchi la porte du jardin de mon coeur,
Ô joie ! je vis Siva et l'Energie réunis,
Et là même, je m'absorbai dans le lac d'ambroisie.
Vivante, me voici désormais morte [au monde], alors, que pourrait-il me faire ?
Lalla, 133 trad M. Bruno
Concrètement ?
Pour vous permettre d'ouvrir le haut de votre corps et de méditer avec les sons pour vous relier à l'espace du coeur, en 2024 les séances en ligne, concerts et stages suivants sont proposés :
- 
3 février : Concert de mantras et bhajans à Nantes
- 
16 février : Concert de chants sacrés de l'Inde du Nord à Nantes
- 
17 et 18 février : Stage de Yoga du Son : L'amour, du limité à l’illimité
- 
23 février : Séance de Yoga du Son en direct par Zoom - Ouverture du haut du corps et Respiration physiologique #2
- 
15 mars : Séance de Yoga du Son en direct par Zoom - Ouverture du haut du corps et Respiration physiologique #3
- 
3 au 5 mai : Stage de Hatha Yoga et Yoga du Son : Ancrage, Respiration et Ouverture du Coeur
- 
1er et 2 juin : Stage de Yoga du Son : Yoga et foi
- 
6 au 11 juillet : Stage de Hatha Yoga et Yoga du Son : Aplomb et Méditation - Joie Alignement Profondeur
Du tassement au jaillissement
Nos postures conditionnent nos ressentis
Nos ressentis façonnent nos représentations mentales
Nos représentations mentales déterminent nos pensées
Nos pensées déterminent nos actions
Nos actions deviennent nos habitudes
Nos habitudes façonnent notre destinée
En prêtant attention à nos postures, nous pouvons donc vivre plus pleinement notre vie !
Le corps humain peut se représenter de deux façons

Comme un fragile empilement d’os
Les parties solides sont empilées, tassées les uns sur les autres
Les tissus mous (ligaments, tendons et muscles) servent aux mouvements

Comme une structure tensègre en jaillissement
Les parties solides (os) ne se touchent pas.
Elles sont reliées entre elles par des éléments élastiques, dont les jeux d’équilibre de tensions maintiennent la structure en place
Un simple assemblage d’os ne tenant pas en place, l’intégrité de la structure corporelle est assurée par les jeux de tensions musculaires.
Le corps humain est donc une structure tensègre, c’est-à-dire qu’il est construit pour être à la fois :
Léger
Tout comme un ballon de baudruche, un corps en bonne santé est en jaillissement permanent dans les six directions de l’espace, grâce aux tensions des muscles profonds
Jaillissant
Si l'on appuie en un point, toute la structure se déforme pour absorber la force. En l’absence de pression externe, le corps jaillit depuis son centre (de gravité situé dans le bas-ventre) jusqu’à l’ensemble de ses extrémités (tête, pieds, mains)
Stable
Les jeux de pressions internes garantissent l’intégrité de la structure, qui peut être positionnée dans tous les sens et qui revient toujours à sa position naturelle
Percevons-nous notre corps comme un empilement, nous sentons-nous « tassés » ?
Ou percevons-nous notre corps comme une structure tensègre c’est-à-dire à la fois légère, jaillissante et stable ?
La perception d'être tassé ou jaillissant dépend en grande partie de la position du corps

Comparons ces deux photos :
Dans le cas de la photo de gauche, à votre avis la sensation est-elle celle d’être tassé, en empilement, ou d’être en jaillissement ?
Même question pour la photo à droite ?
Les muscles profonds donnent sa forme au corps humain (tout comme les éléments élastiques qui relient les parties solides d’une structure tensègre). Et plus ceux-ci sont toniques et étirés, et plus la sensation de jaillir de l’intérieur est là.
Pour pouvoir demeurer dans le jaillissement, il faut donc tonifier et étirer tous ses muscles et en particulier les muscles profonds.
Pour ce faire, dès l’âge de 40 ans et en particulier pour les personnes sédentaires (plus de 3 heures d’assise par jour), il est nécessaire de renforcer et d’étirer les muscles profonds : cela permet de préserver son autonomie et d’anticiper la raideur (qui commence avec la sensation d’être « rouillé » au lever) qui sinon gagne chaque jour, lentement mais sûrement, du terrain.
Certaines postures de Yoga sont particulièrement efficaces pour retrouver le jaillissement en :
- 
Libérant les articulations en augmentant les mobilités articulaires
- 
Redonnant de l’élasticité aux muscles superficiels et aux muscles profonds
- 
Tonifiant les muscles, en particulier les muscles profonds
De plus, ces postures développent la conscience corporelle et l’aisance, qui permettent d’accomplir les actes de la vie quotidienne avec moins d’efforts.
Grâce aux espaces retrouvés au niveau des hanches et du bassin, de la poitrine et des épaules, le corps est mieux respecté dans le quotidien, car il peut s’installer dans son état de fonctionnement optimal, la colonne vertébrale érigée sans force. Les petites douleurs s’effacent, les organes fonctionnent mieux et l’aisance corporelle est là dès le lever.
Pour prendre ces postures en étant guidé-e dans la justesse corporelle, pratiquez les postures de la playlist youtube « Postures avec les sons - Retrouver son aplomb avec le Yoga du Son »
https://www.youtube.com/watch?v=5Ipq71wM4Qc&list=PLdZWEapVnhFOtkQ6PJnLAdBkasHrvNVYX











