La pratique du Yoga est-elle thérapeutique ?

Yoga thérapeutique

Le Yoga est parfois assimilé à une démarche thérapeutique : certaines personnes vont au Yoga pour soigner certains troubles, d’autres voient leur santé physique et psychique s’améliorer grâce à la pratique, tant et si bien que certaines autorités parlent de « Yogathérapie ».

De fait, le Yoga est une pratique psycho-corporelle (pour le Yoga il n’y a pas de distinction entre le corps et l’esprit) qui apporte un bien-être certain. Par la prise de conscience de ses sensations et le ralentissement du souffle, la pratique du Yoga est thérapeutique : c’est une bulle d’oxygène et de bien-être dans le tumulte du mental.

Un autre aspect de la thérapie est de travailler sur l’origine de la souffrance, ce qui doit amener à s’en libérer durablement. Le Yoga ne s’intéresse pas directement à la question de l’histoire personnelle, mais la libération de la souffrance est au cœur de la démarche yoguique.

Voyons donc en quoi la pratique du Yoga libère durablement de la souffrance.

La souffrance vient de l’identification

Dans la vision yoguique, la souffrance prend sa source dans le processus d’identification. C’est-à-dire, qu’une grande partie de la souffrance vient de l’idée que les choses nous arrivent personnellement.

Or, comme lorsque nous jouons aux cartes, dans nos existences il y a une distribution qui est faite, et sur laquelle nous n’avons personnellement aucune prise. En revanche, le pouvoir de chacun est de pouvoir tirer le meilleur de la distribution des cartes, et ainsi contrecarrer les forces qui attirent à l’identification.

Pour ce faire, le processus d’allègement et de libération part du principe que ce qui est vécu n’est pas personnel : ce qui se produit arrive à « cela », et pas seulement à « moi » (« je » et « cela » sont définis dans l’article intitulé « art de la réconciliation »).

L’apaisement du mental conduit à se libérer des fausses identifications et à la compassion

Pour fonctionner dans le monde, chaque matin, nous y prenons part via un processus d’identification, et cette identification demeure dans l’état de veille.

Par l’apaisement du mental, le chemin inverse est parcouru tout en restant attentif. Cela permet d’évoluer dans le monde, tout en gardant du recul : on parle de processus de désidentification.

Par la pratique répétée et approfondie de l’apaisement du mental, il est réalisé qu’à un certain niveau, ce qui nous arrive n’est pas personnel. En particulier, toutes les personnes que nous rencontrons sont des âmes : ce ne sont pas « mon père », « ma mère, « mon conjoint », « mon fils », « ma fille ». A ce niveau il n’y a pas de « mon », il n’y a que des êtres (des Purusha).

Lorsque cela est perçu, l’identification perd de son emprise et il y a de la place pour la compassion.

En résumé, la désidentification, qui résulte de l’apaisement du mental, est la thérapie yoguique par excellence. Elle amène à la compassion, qui est un processus dans lequel l’identification avec la souffrance est suppléée par une participation par la grâce.